* La nouvelle loi sur la gestion déléguée stipule la nécessité du recours à la concurrence pour le choix du délégataire, en procédant à la publication dappels à la concurrence. La gestion déléguée -appelée aussi concession- connaît depuis quelque temps un véritable engouement de la part des décideurs publics (gouvernement, collectivités locales et établissements publics). Destiné à assurer la fourniture de services publics par des entreprises de droit privé, ce mode de gestion qui suscite de nombreux débats a amené le législateur marocain à définir, récemment, les contours juridiques (loi n°54-05 relative à la gestion déléguée adoptée par le Parlement au titre de la législature 2005) longtemps imprécis de la notion de délégation de service public. Au sens de cette loi, la gestion déléguée est définie comme étant un contrat par lequel une personne morale de droit public dénommée déléguant confie, pour une durée déterminée, la gestion dun service public à une personne morale de droit public ou privé dénommée concessionnaire ou délégataire en lui reconnaissant le droit de percevoir une rémunération ou de réaliser des bénéfices sur ladite gestion ou les deux à la fois. La nouvelle loi stipule la nécessité du recours à la concurrence pour le choix du délégataire, en procédant à la publication dappels à la concurrence en vue de garantir léquité entre les prestataires. Intéressant un nombre croissant de secteurs, la gestion déléguée a concerné jusquà présent les seuls services publics à caractère industriel et commercial (déchets, collecte, traitement, stockage, transport). Mais à lavenir, il nest pas exclu quelle englobe les services publics dinfrastructures tels la construction et lexploitation des quais qui seront concédés à des opérateurs privés. Focus sur le transport Le service de transport en commun par autobus géré précédemment par la RATC (Régie Autonome de Transport en Commun de Casablanca) a été confié en gestion déléguée à un nouvel opérateur qui a créé, à cet effet, une société anonyme de droit marocain dénommée Mdina Bus (ci-après désignée par le délégataire). Le contrat de gestion déléguée est entré en vigueur le 1er novembre 2004. Aussi, dans le cadre de son pouvoir général de contrôle, et pour mesurer les efforts déployés par le délégataire pour lamélioration des services de la gestion déléguée, lAutorité délégante compte lancer un audit sur lensemble des activités du délégataire afin de prendre connaissance des procédures mises en place pour mener à bien cette gestion déléguée (dans les règles de lart et en bon père de famille), de sassurer du respect du dispositif contractuel , dévaluer les indicateurs de performances prévus par le contrat, le niveau de fiabilité des informations communiquées par le délégataire et le degré defficience des coûts imputés à la gestion déléguée. Toujours est-il que le recours aux concessions se justifie non seulement par des considérations financières, mais aussi par des considérations techniques et de recentrage des entités publiques sur leurs missions de base. Sagissant, dabord, des contraintes financières, il est à relever que linsuffisances des ressources financières des collectivités locales et des établissements publics a joué un rôle déterminant dans loption pour la délégation de certains services publics. Le lourd endettement des communes ne leur permet plus de lever les fonds nécessaires à lengagement des investissements que requièrent lextension, lentretien et la rénovation des installations et des équipements nécessaires à lexploitation). Concernant ensuite lexpertise, force est de constater quaprès plusieurs années de gestion tâtonnante, il sest avéré que les collectivités territoriales, par exemple, ne disposent pas de lexpertise nécessaire à la gestion de certains services tels que la collecte, le stockage et le traitement des déchets. Les entités privées ont prouvé leur compétence en la matière. La même analyse vaut pour les établissements publics qui, depuis lengagement des programmes de privatisation, ne peuvent plus compter sur des subventions automatiques de lEtat. Il est devenu nécessaire de recourir à ce genre de partenariat pour financier certains projets tout en cherchant, par ce biais, à se recentrer sur le métier de base dans le cadre dune mise à niveau globale.