* Les quatre premiers mois de cette année ont enregistré de bons résultats en termes darrivées et de nuitées. * Mais la moyenne annuelle de lits à réaliser doit doubler pour atteindre les 230.000 lits prévus dans la Vision 2010. * Pour y arriver, linvestissement demeure la meilleure solution. La politique touristique du Maroc était le thème de la table ronde organisée par la Chambre de commerce britannique au Maroc. Plusieurs acteurs du secteur ont été de la partie, notamment Adil Douiri, ministre du Tourisme, de lartisanat et de léconomie sociale.Entamant son intervention avec les principaux indicateurs de lannée 2006, le ministre a expliqué quaprès les deux premiers mois mous de lannée, le tourisme a repris, avec, pour les quatre premiers mois, + 17 % dentrées aux frontières, + 18 % des recettes et + 10 % des nuitées par rapport à la même période de 2005. Néanmoins, linsuffisante capacité dhébergement reste un grand frein pour le tourisme marocain. Dans ce sens, Adil Douiri a rappelé que le Maroc a une moyenne annuelle de production de lits de 7.500 par an, alors que la Vision 2010 prévoyait une capacité de production annuelle de 15.000 lits, ce qui fait que le tourisme traîne chaque année un déficit de 7.500 lits. Même chose du côté de la création dunités hôtelières. Le Maroc connaît la construction de 20 à 25 unités par an, alors quil devrait atteindre une moyenne annuelle de 50 hôtels. Il ny a pas à redire, les investisseurs doivent injecter de largent dans ce domaine. Passant en revue les autres axes de la Vision touristique du Maroc, Adil Douiri a affirmé que la première station du Plan Azur, Saïdia en loccurrence, ouvrira ses portes comme prévu en mai ou juin 2007, destinée en grande partie au segment familial qui, selon Douiri, représente le plus de touristes. À ce stade, il est clair que la station balnéaire aménagée par Fadesa intéresse en grande partie les marchés britannique et allemand. Le ministre du Tourisme a noté avec satisfaction la mutation qua connue lONMT. Ce dernier avait basculé de la publicité simple au marketing de la destination Maroc, la greffant ainsi sur les principaux réseaux de distribution. Conséquence : des résultats en masse et immédiats. LONMT, qui voit son budget saccroître de 50 millions de DH chaque année pour atteindre 680 millions de DH en 2008, a conclu plusieurs partenariats avec des Tours Opérateurs qui ont rapidement influé sur la courbe des arrivées à partir des principaux marchés émetteurs. Ainsi, et entre 2003 et 2005, on a noté une hausse de 44 % des arrivées à partir de la Grande-Bretagne, + 57 % de la Belgique, + 59 % du marché espagnol et + 46 % des arrivées du marché français. Limportance pour le Maroc est de se concentrer sur les pays voisins qui constituent les premiers marchés émetteurs. La synchronisation est, pour Douiri, la clé du succès de cette Vision. Dans ce sens, il a rappelé les efforts fournis par le secteur aérien. Dailleurs, le Maroc est le seul pays, en dehors de lUnion européenne, à avoir eu le courage de signer laccord de lOpen Sky. Pour sa part, lONDA, suite à une politique tarifaire très incitative, sactive pour attirer les opérateurs aériens vers le Maroc. 2006 a enregistré dans ce sens + 21 % des arrivées avec plus de 2,1 millions de passagers en 2004-2005 et plus de 40 fréquences de point à point par semaine depuis 2004. Investissement : Attijariwafa bank prend les devants Lon se rappelle que lors des cinquièmes Assises internationales du Tourisme organisées à Ouarzazate en 2004, beaucoup de banques sétaient engagées à soutenir la Vision 2010. On avait pu croire que le verrou financier avait définitivement sauté. Mais deux ans plus tard, beaucoup dopérateurs et de porteurs de projets se plaignent toujours de la frilosité des banques, des taux élevés et de la durée de remboursement très courte. Bref, beaucoup de banques prennent encore du temps à mettre à exécution leur promesse. Heureusement pas toutes. Lune des banques marocaines à sillustrer par son soutien du secteur touristique aux côtés de la BCP est Attijariwafa bank. Présente lors de cette table ronde, Noufissa Kessar, directeur des investissements à Attijariwafa bank, a décliné la stratégie de la banque dans le secteur touristique. Sur ce volet son action se décline en deux volets. Dabord en finançant la construction des unités hôtelières, du résidentiel et du Plan Azur. Le deuxième volet concerne linvestissement institutionnel direct par la participation de la banque à des tours de table, par le Fonds dinvestissement ad hoc et par lassistance des opérateurs dans la création de fonds dinvestissements. La banque a mis en place plusieurs produits selon chaque profil, comme le Crédit Investotel, le Crédit de promotion immobilière et les cautions VEFA. Elle a développé par ailleurs des instruments financiers qui permettent aussi dalléger lintensité capitalistique. Depuis, la banque a fourni un milliard de DH dinvestissement en 2004, 1,6 milliard de DH en 2005 à lhôtellerie et 2,2 milliards de DH à limmobilier touristique. Un exemple à suivre.