Le Maroc s'affirme de plus en plus comme un acteur stratégique dans les échanges commerciaux internationaux, notamment grâce à la signature d'accords de libre-échange qui incluent les provinces du sud du Royaume. Cette intégration renforce indirectement la reconnaissance de leur marocanité par les pays partenaires. Récemment, l'Union économique eurasiatique, composée de la Russie, de la Biélorussie, de l'Arménie, du Kazakhstan et du Kirghizstan, a exprimé son intérêt pour un accord de libre-échange avec le Maroc. Cette initiative s'inscrit dans une stratégie visant à diversifier les partenariats économiques et à renforcer les échanges avec des économies émergentes. Des accords similaires ont déjà été conclus avec des pays comme la Chine, le Vietnam, et Singapour. Lire aussi | Le groupe AFD va désormais investir au Sahara marocain L'inclusion des provinces du sud dans de tels accords offre au Maroc une opportunité unique de consolider sa position sur la scène internationale. En effet, lorsque ces provinces font partie du cadre économique des échanges bilatéraux ou multilatéraux, cela équivaut à une reconnaissance implicite de la souveraineté marocaine sur le Sahara. Une stratégie économique renforcée Le Maroc, fort de ses accords commerciaux existants avec des blocs économiques majeurs comme les Etats-Unis et l'Union européenne, a montré sa capacité à tirer profit des opportunités offertes par ces partenariats. L'intégration du Royaume à de nouveaux blocs, comme l'Union économique eurasiatique, pourrait ouvrir davantage de marchés pour les produits marocains, notamment dans les secteurs des phosphates, des produits agricoles et des pêches. Lire aussi | La famille marocaine Said décroche un méga-contrat de près de 2 milliards de DH par an à Nouakchott En outre, ces accords ne se limitent pas aux avantages économiques. Ils représentent également une opportunité diplomatique pour le Maroc, qui utilise ces partenariats pour consolider ses relations bilatérales tout en affirmant la marocanité du Sahara sur la scène internationale. Chaque partenariat économique est donc un outil stratégique pour ancrer cette réalité. Un positionnement géopolitique clé La position géographique stratégique du Maroc, à la croisée de l'Europe, de l'Afrique et des routes maritimes mondiales, joue également un rôle central. Ce positionnement en fait un partenaire incontournable pour des économies comme la Russie, qui cherche à renforcer sa présence en Afrique. Le Maroc, grâce à ses infrastructures modernes, notamment ses ports et ses corridors logistiques, constitue une porte d'entrée idéale vers le marché africain. Lire aussi | Sahara. L'économie: Arme secrète Par ailleurs, l'évolution des relations commerciales avec des blocs comme l'Union économique eurasiatique peut aider à diversifier les partenaires du Maroc, réduisant ainsi sa dépendance à l'égard de certains marchés traditionnels tout en renforçant son attractivité économique et politique. Pour une approche prudente Malgré les avantages potentiels, le Maroc, à l'aune d'expériences antérieures, abordera ces négociations avec précaution. Des accords précédents ont parfois engendré des déséquilibres, au détriment de l'économie nationale. Il est essentiel que les nouvelles ententes soient élaborées dans une optique de « gagnant-gagnant », garantissant que les intérêts économiques du pays soient pleinement préservés. Lire aussi | Pourquoi la Mauritanie finira par rejoindre le Maroc C'est dire que dans ce contexte l'économie s'impose comme un levier diplomatique majeur pour le Maroc dans la question de ses territoires du Sud. L'intégration des provinces du sud dans les accords commerciaux contribue à faire avancer la reconnaissance internationale de la marocanité du Sahara, qui a atteint, ces derniers mois, sa vitesse de croisière. Cela, tout en renforçant la position économique et géopolitique du Royaume. En chiffres, les plus importants investissements actuels dans le Sud marocain : 1. Projet d'hydrogène vert (Dahamco) : 25 milliards USD. Objectifs pour les énergies renouvelables : 52 % d'ici 2030. 2. Port de Dakhla Atlantique : Investissement total prévu de 10 milliards de dirhams (MAD). Comprend un terminal commercial, un port de pêche hauturier, et une zone industrialo-logistique de 1 650 hectares. 3. Energies Renouvelables (EnR) global : 22 milliards de dirhams (MAD) investis pour atteindre 52% du mix énergétique d'ici 2030. 3,5 GW de capacité installée, avec des investissements supplémentaires de 21 milliards de dirhams entre 2023 et 2027. 4. Projet Xlinks : Production d'énergie solaire et éolienne combinée de 10,5 GW, associée à un système de stockage de 20 GWh. Investissement de 10,2 millions de dollars par GE Vernova et 14,1 millions de dollars par Africa Corporation Finance. 5. Complexe agro-industriel à Dakhla-Laâyoune : Investissement global de 235 millions de dirhams (MAD). 6. Groupes marocains dans l'agro-industrie : Holmarcom Group : Investissement de 60 millions de dirhams (MAD) via les filiales Les Eaux Minérales d'Oulmès et la Société Marocaine du Thé et du Sucre (Somathes). 7. Education et formation professionnelle : 5 000 emplois créés dans le secteur des énergies renouvelables. Formation spécialisée pour les étudiants locaux, notamment dans les installations d'énergie.