Le ministre de l'Agriculture et des Pêches maritimes explique, dans l'entretien qui suit, son point de vue sur les disponibilités en eau dans les oasis et le programme de lutte contre la maladie du «bayoud». Finances News Hebdo : Est-ce que les disponibilités en eau existantes peuvent encourager l'investissement dans les régions oasiennes ? Aziz Akhannouch : L'eau est importante pour l'agriculture, la nappe phréatique dans les régions oasiennes comme Erfoud supporte les investissements que nous avons rélaisés. L'Etat s'emploie à renforcer les réserves en eau. Outre le barrage Hassan Dakhil, un nouvel ouvrage est au programme d'une capacité de retenue en eau de l'ordre de 280 millions de m3. Il va irriguer 5.000 à 6.000 ha. Ce barrage devrait diminuer la pression sur les ressources hydriques. F.N.H. : Où en est le programme de lutte contre la maladie du bayoud ? A. A. : Pour lutter contre le bayoud, il y a une série de mesures prises. L'Institut national de la recherche agronomique (INRA) a développé des variétés résistantes, comme Najda par exemple. Aujourd'hui, on ne peut pas planter «Majhoul» dans la palmeraie existante car il y a le risque de maladie. Nous allons interdire également, dès les semaines à venir, la plantation des rejets dans les territoires où il y a une extension. Car ces rejets s'ils sont malades peuvent infecter le reste. Par ailleurs, il faut noter que nous encourageons l'utilisation du goutte-à-goutte du fait que cela limite la propagation du «bayoud». Il faut savoir que c'est une maladie qui se propage à travers les eaux. Parmi les mesures prises figure également le nettoyage des touffes : on est arrivé à 370.000 unités et le programme se poursuit dans ce sens. La cadence sera accélérée prochainement. Nous comptons sur la lutte intégrée des services concernés pour protéger la palmeraie existante. F.N.H. : Certaines cultures comme la pastèque ont perturbé la filière des dattes, c'est le cas notamment à Zagora, quelle est votre position sur ce sujet ? A. A. : Dans la région de Zagora, il y a eu un développement rapide des périmètres qui sont normalement dédiés à la culture des dattes. C'est une filière avec des cultures à plusieurs étages. On peut avoir le palmier alors qu'à côté il y a la luzerne, la pastèque ou un autre produit. Les agriculteurs cherchent à rentabiliser au maximum leurs parcelles. On a constaté entre l'année dernière et cette année une augmentation d'environ le double du périmètre de culture dédié à la pastèque. Contrairement à l'idée perçue qui laisse penser que la pastèque qui est gorgée d'eau, est donc grosse consommatrice de cette ressource, en fait ce fruit nécessite seulement trois mois et demi d'irrigation alors que d'autres cultures ont besoin parfois jusqu'à 5 ou six mois. C'est pour vous dire que ce produit consomme moins que les agrumes ou les primeurs. Il faut noter aussi que la variété existante à Zagora est l'une des meilleures puisqu'elle est produite dans une période propice généralement à partir d'avril-mai, et elle est de bonne qualité. Le problème dans cette région, c'est qu'il n'y a pas suffisamment d'eau non seulement pour l'agriculture mais aussi pour les besoins domestiques. Le cumul pluviométrique était déficient mais il commence à s'améliorer ces dernières semaines. Nous veillerons, par ailleurs, à régler les extensions des territoires afin qu'ils soient conformes aux disponibilités hydriques.