* Pour lutter contre la Bayoud, lInstitut national de recherche agronomique (INRA) a adopté le traitement biologique, au détriment de loption chimique qui a des effets sur lécosystème. * Outre Najda, lInstitut a mis en place huit autres variétés résistantes. * Eclairage avec Mohamed Badraoui, Directeur de lINRA. - Finances News Hebdo : Comment se présente létat du palmier dattier ? - Mohamed Badraoui : Il y a de cela un siècle, la palmeraie marocaine comptait 15 millions de plants et actuellement, on en est à 4,8 millions seulement, et si rien nest fait pour stopper sa dégradation le nombre va encore diminuer. Les raisons sont dues en particulier au Bayoud, une maladie qui a été identifiée depuis le siècle dernier. Elle se transmet darbre en arbre par lintermédiaire de lirrigation. Malheureusement, les variétés nobles comme Al Majhoul ou Boufakkos sont sensibles et sont touchées. Mais il y a des variétés qui sont naturellement résistantes au Bayoud, comme le Bousthaoui. - F.N.H. : Comment lINRA opère-t-il pour lutter contre le phénomène ? - M. B. : Il y a deux options : soit le traitement chimique qui est extrêmement difficile et coûteux avec des effets secondaires sur lécosystème, soit le traitement biologique. Cest cette loption qui a été adoptée par lINRA. Cest une option très lente, elle est aussi la plus difficile mais elle est la plus sûre. Il a donc été décidé de créer des variétés résistantes. Plusieurs équipes de recherche de lINRA ont travaillé durant plus de 40 ans sur des programmes pour le développement de souches moins sensibles. Le Maroc est pionnier à léchelle internationale dans cette micropropagation par organogénèse qui garantit lauthenticité variétale, cest comme un clonage. - F.N.H. : Quen est-il des autres maladies ? - M. B. : : Il y a dautres maladies quon peut traiter mais le Bayoud est le plus dangereux car, quand un arbre est touché cest fini, il périra. Il y a dautres maladies plus destructrices au niveau international, mais qui nexistent pas chez nous ; cela nous impose de rester sur nos gardes. Car le risque de propagation existe chez nous. Le Bayoud qui est une maladie typiquement marocaine, sest déplacé il y a quelques années vers lAlgérie et la Mauritanie. Nous avons un important programme de surveillance. Dans le cadre du contrat-programme de développement de la filière dattière, lINRA a signé un contrat-programme avec lEtat pour le développement des souches et la production de nouveaux arbres résistants grâce aux laboratoires multiplicateurs. A cet égard, nous avons créé Najda, une variété à la fois résistante et productive. Dailleurs, en Algérie il y a beaucoup de demandes sur Najda. Certains laboratoires algériens veulent conclure des contrats de multiplication. Outre Najda, nous avons mis au point huit autres variétés résistantes au Bayoud.