Les établissements et entreprises publics ont dégagé au titre de l'exercice 2013 un résultat net de 10,5 Mds de DH, en régression de 22% par rapport à 2012. Si le chiffre d'affaires est aussi en retrait en 2013, il devrait néanmoins afficher une orientation plus favo-rable en 2014, avec une hausse de 3%. Les produits attendus des EPP devraient atteindre 10,8 Mds de DH à la fin de l'année et 9,5 Mds de DH en 2015. Le portefeuille public dégage des résultats mitigés. C'est ce qu'on peut retenir du Rapport sur le secteur des établisse-ments et entreprises publics (EPP) publié dans le cadre du Projet de Loi de Finances 2015. Au total, on dénombre 243 établissements publics opé-rant dans différents secteurs d'activité, en plus de 42 entre-prises publiques à participation directe du Trésor. Et parmi ces EPP, certains détiennent des filiales ou participations dans 437 entités, dont 229 détenues majoritairement par l'Etat (participation publique directe et indirecte supérieure à 50%). Acteurs pleins dans la dynamique économique du pays, ces établissements ont investi, à fin 2013, pas moins de 78 Mds de DH (vs 77,5 Mds de DH en 2012), dont 56% du montant réalisés par seulement 4 entreprises, notamment l'OCP (19,1 Mds de DH), la CDG (10,5 Mds), l'ONEE (8 Mds) et Al Omrane (6,3 Mds). Cette dynamique d'investissement est mainte-nue cette année, d'autant qu'il est attendu que les réalisations dépassent 80 Mds de DH à fin 2014. Et pour 2015, le volume d'investissement prévisionnel est arrêté à 114,9 Mds de DH. Principaux indicateurs Si, à fin 2013, le chiffre d'affaires des EEP a connu une baisse de 4,8% à 190,1 Mds de DH, l'exercice 2014 devrait afficher une orientation plus favorable, avec un CA de 196,4 Mds de DH, en pro-gression de 3% par rapport à l'année dernière. Une hausse tirée, entre autres, par le bon comportement de l'activité de l'ONEE (+9% à 30,3 Mds de DH), de la CMR (+24% à 27,9 Mds de DH) et des régies de distribution (+9% à 7,5 Mds de DH). «Cette performance est enregistrée en dépit du fait que le Groupe OCP, qui représente 22% de ce montant, connaî-tra un recul de son chiffre d'affaires de 7% pour atteindre 43,5 Mds de DH», souligne le rapport. Pour l'exercice 2015, la ten-dance à la hausse devrait être confirmée : le CA pré-visionnel des EPP se situe-rait à 205,2 Mds de DH, en hausse de 4,5% par rapport à 2014. Cette augmentation serait portée par la hausse attendue des chiffres d'affaires de l'ONEE (+3,4 Mds de DH), de la CMR (+1,1 Md de DH) et la RAM (+1,1 Md de DH). Il faut dire que cette dernière semble avoir pris sa vitesse de croisière, à la faveur notam-ment d'un contrat-programme aux contours bien définis et dont les «objectifs ont été atteints», comme l'a signalé le PDG de la compagnie aérienne nationale, Driss Benhima, lors d'une présentation, lundi der-nier, devant la Commission des infrastructures, de l'Energie et des Mines à la Chambre des représentants. Plus concrète-ment, les ratios de productivité du personnel se sont nette-ment améliorés et la masse salariale du personnel au sol a enregistré une baisse de 34% par rapport à 2011. De même, Royal Air Maroc a réduit ses charges courantes de fonctionnement de 18% grâce notamment aux plans de rationalisation interne. Ces performances lui ont permis de dégager, en 2013, un résultat d'exploitation excédentaire de 789 MDH et un résultat béné-ficiaire de 168 MDH, après plusieurs années de disette. Par ailleurs, la compagnie s'est aussi judicieusement déployée vers l'Afrique, à travers notam-ment l'augmentation de l'offre sur le continent et l'ouverture de nouvelles lignes. Avec 32 destinations desservies (dans 26 pays), le marché africain est actuellement le second marché de la compagnie et contribue à hauteur de 23% au chiffre d'affaires de l'acti-vité passagers. En cela, le tra-fic en Afrique subsaharienne enregistre une évolution à 2 chiffres depuis janvier 2014 pour atteindre + 17% à fin août 2014. Sur un autre registre, les EPP ont dégagé en 2013 un résultat d'exploitation en forte régres-sion de 25% à 22 Mds de DH, plombé par le recul des résultats du Groupe OCP (-49% à 8,9 Mds de DH) et de l'ONCF (-10% à 614,9 MDH). Cette tendance baissière se poursui-vrait, avec un résultat d'exploi-tation attendu de 17,4 Mds de DH, en retrait de 22% par rapport à 2013. Néanmoins, pour 2015, ce trend baissier sera rompu, puisque le Rex devrait atteindre 21,9 Mds de DH, en progression de presque 26% par rapport à 2014, grâce notamment à l'amélioration des résultats de la société ADM, du Groupe TMSA, de l'ONEE, de la RAM et de Marsa Maroc. Le résultat net de l'exercice 2013 s'est soldé, quant à lui, par une régression de 22% à 10,5 Mds de DH (vs 13,5 Mds de DH en 2012). Manne financière Les EEP sont une véritable source de rentrée d'argent pour l'Etat. Du moins, certains d'entre eux. En effet, les réa-lisations au titre des produits provenant des EEP ont atteint, à fin 2013, 13,2 Mds de DH, soit un taux de réalisation de 106%. Le premier contributeur reste bien évidemment l'OCP qui, au titre des dividendes, a versé à l'Etat 5 Mds de DH. Il est suivi par la Conservation foncière avec 2,7 Mds de DH comme produits de monopole, IAM avec 1,76 Md de DH (divi-dendes) et Bank Al-Maghrib avec 943 MDH (dividendes). A fin septembre 2014, ce sont 7,4 Mds de DH qui ont été versés sur 10,8 Mds de DH attendus, dont 3 milliards pro-venant de l'OCP et 1,4 milliard d'IAM. Pour 2015 les produits attendus sont chiffrés à 9,5 Mds de DH. En ce qui concerne l'impôt sur les sociétés, le montant dû par les EEP en 2013 a régressé de 29,4% à 4,4 Mds de DH. Un montant qui devrait se dégra-der davantage en 2014 où il est espéré 2,7 Mds de DH, en repli de 38% par rapport à 2013.