L'OCP, ce navire amiral qui tire les EEP Durant l'année 2011, les EEP ont affiché dans leur ensemble de bonnes performances en termes d'activité, de chiffre d'affaires, de valeur ajoutée et de résultat net, confirmant celles enregistrées en 2010 et ce, en dépit d'un contexte marqué par la crise économique et financière mondiale, les perturbations des cours des matières premières et les événements géopolitiques. Selon le dernier rapport de la DEEP, la situation financière globale s'est nettement améliorée en comparaison avec les années précédentes. Au Top Ten des EEP, l'OCP affiche les meilleurs scores, en termes de capacité d'autofinancement, de résultats nets et de contribution aux financements des investissements. En revanche, l'ONE, la RAM et l'ADM enregistrent des résultats opérationnels négatifs. Le chiffre d'affaires réalisé par les EEP en 2011 enregistre une augmentation de 11,8% à 189 milliards DH contre 169,1 milliards en 2010DH). L'essentiel de ce montant est drainé par l'OCP SA (56,4 MMDH), l'ONE (22,4 MMDH), la CNSS (21,4 MMDH), la CMR (20,2 MMDH), la RAM (13 MMDH), le Groupe CDG (5,4 MMDH), le HAO (5,1 MMDH), le CAM (4,2 MMDH), l'ONEP (3,9 MMDH) et l'ANCFCC (3,7 MMDH). Ces 10 EEP ont contribué en 2011 à plus de 82% du chiffre d'affaires global du secteur. En termes de création de valeur, les EEP ont réalisé 81,2 milliards DH, un montant en progression de 15,3% par rapport à 2010 (70,4 milliards DH). Près de 40% de cette richesse est le fait de l'OCP SA dont le montant a atteint 31,8 milliards DH, note la DEEP. 8 organismes produisent près de 80% de la valeur ajoutée totale en 2011. Il s'agit de l'OCP SA (31,8 MMDH), de la CNSS (8,6 MMDH), du Groupe CDG (6,6 MMDH), de l'ONE (4,7 MMDH), de l'ANCFCC (3,5 MMDH), du CAM (3,2 MMDH), de l'ONEP (2,6 MMDH) et de l'ONCF (2,6 MMDH). Par rapport au PIB, la valeur ajoutée des EEP a représenté 9,6% en 2011 contre 8,9% en 2010. Des performances mais aussi des pertes La capacité d'autofinancement (CAF) des EEP a atteint 49,7 milliards DH en 2011, affichant une hausse de 52,1% par rapport à 2010 (32,7 milliards DH). Cette hausse résulte, explique la DEEP, de l'accroissement de la CAF de l'OCP SA (24,9 milliards DH ; +188,4%) qui représente 51% du montant total de la CAF. La CAF globale du secteur des EEP a participé au financement de 72,1% de l'investissement des EEP en 2011 contre 48% en 2010. En matière de financement des dépenses d'investissement des EEP, l'autofinancement reste prépondérant par rapport aux autres ressources notamment les concours de l'Etat et les emprunts, relève-t-on dans le rapport. De leur côté, les résultats nets poursuivent leur trend haussier et atteignent 27,8 milliards DH, en expansion de 23,7% par rapport à 2010. Près de 60% de ce montant est le fait de l'OCP SA (16,3 milliards DH) dont le résultat net a augmenté de 84,5% par rapport à 2010. De même, le Groupe TMSA (3.086 millions DH contre 273 millions DH en 2010) et la RADEE de Marrakech (742 millions DH contre 229 millions DH en 2010, soit +513 millions DH résultant de reprises sur les provisions constituées auparavant sur les engagements de retraite) ont affiché une nette amélioration de leurs résultats. En revanche, ces performances ont été atténuées par les pertes enregistrées au niveau de certains EEP notamment l'ONE (perte de 3.718 MDH contre une perte de 452 MDH en 2010), la RAM (perte de 1.736 MDH contre une perte de 929 MDH en 2010) et ADM (perte de 1.402 MDH contre une perte de 1.056 MDH en 2010). Sur le front de l'endettement, les EEP affichent des dettes de financement de l'ordre de 158,7 milliards DH en 2011, un volume en accroissement de 6,1% par rapport à 2010. Rapportées au PIB, ces dettes représentent 19%, soit pratiquement le même poids qu'en 2010 (19,2%). Un endettement de 158,7 milliards DH Les dettes des principaux EEP sont passées de 67,6 milliards DH en 2002 à 158,7 milliards DH en 2011. Sur cette période, l'on relève le parallélisme entre la progression de ces dettes et l'évolution des besoins de financement des EEP engagés dans des programmes d'investissement de grande envergure, font remarquer les auteurs du rapport. Ces mêmes auteurs signalent, par ailleurs, que le recours des EEP au financement extérieur pour couvrir leurs besoins de financement se fait d'une manière maîtrisée (politique d'arbitrage entre les ressources internes et externes) et ce, en privilégiant les emprunts assortis de meilleures conditions financières (volume des prêts, taux d'intérêt, maturité et différés d'amortissement), notamment ceux contractés auprès des créanciers multilatéraux. En matière de trésorerie, la situation des caisses des EEP enregistre une baisse sensible, en comparaison avec l'année 2010. A peine 25,4 milliards DH en 2011 au lieu de 33,2 milliards en 2010. Les principaux EEP disposant de disponibilités de trésorerie sont l'ANCFCC (2,9 MMDH), les Régies de Distribution (2,8 MMDH), l'OFPPT (2,4 MMDH), les AREF (2 MMDH), l'ONEP (1,6 MMDH), les Universités (1,3 MMDH) et ADM (1,2 MMDH). La trésorerie passive en 2011 est principalement le fait de l'ONE (-5,2 milliards DH) et de l'ONDA (-428 millions DH). L'Etat sauveur des EEP Les transferts budgétaires aux EEP sont passés de 9,3 milliards DH en 2002 à 16,8 milliards DH en 2011 avec un taux de croissance moyen annuel de 6,8% contre 8,3% pour les dépenses ordinaires du Budget Général de l'Etat. Cette évolution s'explique par l'accélération du programme d'investissement particulièrement dans le domaine des infrastructures. Par rapport au PIB, les transferts aux EEP représentent 2% du PIB en 2011 contre 2,8% en 2010. Les principaux bénéficiaires des déblocages à fin décembre 2011 sont l'ONCF (1.814 MDH), le FDSHII (1.500 MDH), les ORMVA (1.466 MDH), ADM (1.140 MDH), les AREF (1.052 MDH), les Centres Hospitaliers (958 MDH), TMSA (550 MDH), les Universités et Etablissements d'enseignement supérieur (519 MDH), l'ONSSA (438 MDH) et ONMT (300 MDH).