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Entretien : Kaymu... l'eBay africain
Publié dans Finances news le 03 - 10 - 2014

Déjà présent au Maroc, en Tunisie, en Algérie, au Ghana, au Nigeria, en Ouganda, au Rwanda et en Tanzanie, Kaymu lance sa première application mobile au Maroc et franchit une nouvelle étape dans le développement de sa plateforme. Les utilisateurs peuvent dès à présent créer leurs boutiques en ligne, insérer des produits et suivre leurs ventes et achats depuis une interface Android.
Le point avec Fanny Ponce, Managing director Kaymu North Africa.
Finances News Hebdo : Comment peut-on définir Kaymu ?
Fanny Ponce : La Marketplace Kaymu est une plateforme de vente en ligne sécurisée qui joue le rôle d'intermédiaire de confiance entre acheteurs et vendeurs. Elle permet à tous les Marocains de vendre des produits en ligne à des clients qui résident dans tout le Royaume.
F.N.H. : Peut-on avoir les chiffres clés du site web Kaymu ?
F. P. : Les chiffres clefs de Kaymu sont le nombre de vendeurs listés sur notre site et leurs performances en termes de ventes. Contrairement aux géants Amazon et Ebay, nous ne vendons rien, nos performances sont entièrement liées aux performances de nos vendeurs et à la satisfaction de leurs clients.
F.N.H. : Comment comptez-vous développer davantage votre business en Afrique sachant que le continent souffre toujours du manque d'accès à Internet, des faibles taux de bancarisation et d'un secteur de logistique qui fait cruellement défaut ?
F. P. : Il est important de noter que le Maroc comptait en 2013 plus de 16 millions d'internautes. Et que la croissance des ventes en valeur dans le secteur du e-commerce a évolué de +36%. Cela prouve que le secteur du e-commerce est en pleine expansion au Maroc. Cette évolution percutante est également visible sur l'ensemble du continent africain. En 2013, le nombre d'internautes africains a augmenté de plus de 48 millions de personnes par rapport à l'année précédente. Je pense donc que le e-commerce est un secteur très porteur en Afrique et plus précisément dans l'ensemble des pays émergents.
En ce qui concerne les faibles taux de bancarisation, cela n'est pas du tout un problème pour nous puisque nous proposons le paiement à la livraison. Et pour la logistique, nous travaillons activement avec des partenaires qui sont très enclins à se lancer dans le e-commerce. Nous nous formons mutuellement dans nos domaines respectifs et nous grandissons ensemble.
F.N.H. : En quoi consiste la différence entre le business model de kaymu et celui de Jumia ?
F. P. : Jumia est un site de e-commerce, ils ont leur propre marchandise et gère l'ensemble de la chaîne logistique des produits mis en vente. Kaymu en tant que marketplace est un intermédiaire de confiance entre acheteurs et vendeurs. Nous ne vendons pas de produits mais accompagnons les vendeurs dans la cession de leurs produits. Chaque vendeur s'occupe de la logistique de sa boutique et de la livraison des produits à ses clients.
En bref, Kaymu est l'équivalent du Morocco Mall et Jumia une boutique multimarque dans le Morocco mall.
F.N.H. : Concrètement, comment se conclut un acte d'achat, du contrat avec le fournisseur jusqu'à la livraison du produit ?
F. P. : Dès qu'un client clique sur «acheter» pour un produit spécifique, le vendeur et l'acheteur reçoivent leurs coordonnées respectives. La plupart du temps, le vendeur contacte alors le client et définit avec lui le jour et la date de livraison. Le paiement s'effectue à la livraison du produit. Ensuite un système de notation permet au client et au vendeur de se noter mutuellement. Ceci est très important du fait qu'il permet de réguler la marketplace.
F.N.H. : Vous vous considérez comme le Ebay des marchés émergents, quelles sont donc vos perspectives de développement dans ces pays ?
F. P. : Notre objectif est de devenir la marketplace de référence en Afrique ! Nous sommes sur la bonne voie.
F.N.H. : Qu'est-ce qui a motivé le lancement d'une application mobile Kaymu ?
F. P. : Nous vivons dans un monde où les personnes sont de plus en plus nomades. En 2013, 27 % des Marocains équipés de smartphones ont utilisé une application mobile dont 57% les utilisent quotidiennement. Pour faciliter l'expérience e-commerce des vendeurs, le lancement d'une application mobile était incontournable. La gestion de leur boutique est très aisée. Désormais, ils peuvent mettre en ligne de nouveaux produits en quelques minutes. Ils reçoivent aussi leurs commandes en temps réels et n'ont plus besoin d'être chez eux ou à leurs bureaux pour gérer leurs boutiques en ligne.
Cela permet d'améliorer nettement la satisfaction des clients. Pour les acheteurs, le shopping en ligne sera d'autant plus simple puisqu'en quelques clics ils peuvent acheter leurs produits coup de coeur et entrer en communication avec le vendeur. Dans un café, à la maison ou en vacances, les utilisateurs de l'application mobile Kaymu peuvent désormais accéder en quelques secondes au site et effectuer leurs achats en toute sécurité. Son utilisation est très simple et ne demande pas de compétences particulières en informatique. L'interaction entre les vendeurs et les acheteurs est désormais aussi simple que d'envoyer des messages à ses amis.
F.N.H. : L'application sera-t-elle disponible sur tous les stores ?
F. P. : Elle est actuellement disponible sur Android et le sera par la suite sur iOS.
F.N.H. : Quelle est la place des réseaux sociaux dans votre stratégie de communication et de fidélisation des clients ?
F. P. : Les réseaux sociaux prennent une grande place dans notre stratégie, dans la mesure où ils sont :
- Un canal commercial qui nous permet de promouvoir nos produits et nos vendeurs ;
- Un canal de communication qui nous met en contact permanent et en temps réel avec les Kaymunautes (Comme on aime les appeler !) ainsi que de discuter entre eux. Notre Kaymunauté s'agrandit de jour en jour grâce aux réseaux sociaux.
- Un moyen de gestion des réclamations qui nous parviennent sur nos différents réseaux sociaux et sont traitées par le service client par la suite !
F.N.H. : Une dernière question, y a-t-il un concept qui rencontre un succès ailleurs et que vous aimeriez lancer au Maroc ?
F. P. : Certainement oui, mais nous garderons le secret pour rendre la surprise encore plus croustillante.


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