Avec 57% des valeurs échangées, le chèque demeure l'instrument de paiement le plus utilisé. Inquiétude sur le rejet des lettres de change normalisées qui affiche un taux de 17,4%. Selon Bank Al-Maghrib qui publie un rapport statistique sur les instruments de paiement échangés à travers les circuits bancaires, le chèque demeure, et de loin, l'instrument de paiement le plus utilisé, que ce soit en nombre de transactions ou en valeurs. A fin 2013, le paiement par chèque représente 37% du nombre total des opérations effectuées (celles-ci s'élèvent à 107 millions de transactions pour un montant global estimé à 2.309,4 milliards de dirhams). L'utilisation du chèque est suivie par les virements qui enregistrent 25% des transactions, les paiements par carte (19,3%), les prélèvements (15,4%) et les lettres de change normalisées ou LCN (3,3%). En valeur, le poids des chèques est encore plus prédominant, puisqu'il représente près de 57% des valeurs échangées. Bank Al-Maghrib attribue cette prépondérance du chèque sur les autres moyens de paiement au fait que «les agents économiques restent confiants dans son utilisation pour le règlement des transactions des montants supérieurs». Une autre explication réside aussi probablement dans la manière dont les Marocains et les opérateurs pratiquent le chèque, puisqu'il est souvent utilisé comme un moyen de paiement différé (par exemple libeller 3 chèques à un commerçant qui seront encaissés à chaque fin de mois est une pratique très courante bien qu'illégale). Notons par ailleurs, qu'en valeur, la part des paiements par carte n'est que de 1% du montant total, étant donné que les cartes ne son utilisées que pour des opérations de faible montant. Concernant le taux de rejet des chèques, il est en légère amélioration puisqu'il s'établit à 2,34% pour l'année 2013, contre 2,51% en 2012. Les auteurs du rapport attribuent cette amélioration «à la baisse des rejets techniques liés à l'absence d'image chèques qui avait été fortement constatée lors de l'année précédente». Cette amélioration ne doit pas néanmoins occulter la part toujours importante des rejets pour motif d'insuffisance de provision qui représentent près de 57% des rejets de chèques. Autre constat plus inquiétant : la proportion de rejet des lettres de change normalisées. Ce moyen de paiement très utilisé par les commerçants, entre autres, affiche un taux de rejet de près de 17,4% en nombre. Cela est d'autant plus préoccupant que 90% des motifs de rejets de ces lettres de change sont le fait d'absence ou d'insuffisance de provision. Une situation que Bank Al-Maghrib déplore, malgré ses appels incessants à la mise en place de mesures encore plus dissuasives. Enfin, signalons que le paiement sur Internet séduit de plus en plus. Il enregistre en effet une hausse de 42,3% en nombre de transactions s'établissant à 1,7 million d'opérations. En valeur, la hausse est de 28,1% pour un montant total de près de 910 milliards de dirhams. De bon augure pour le commerce en ligne.