L'utilisation des moyens de paiements de type chèque, lettre de change… a enregistré une progression importante à l'issue de 2011. Le nombre de rejets aussi. BAM estime nécessaire la mise en place de mesures dissuasives et répressives, à même de prévenir contre les incidents de non-paiement des LCN, à l'échéance. Entre monnaie scripturale (chèques, lettres de changes, virements …) et monétique, c'est bien cette dernière qui gagne du terrain. D'après le rapport de Bank Al-Maghrib sur les instruments de paiement échangés à travers les circuits interbancaires arrêtés à fin 2011, les opérations via carte monétique représentent 25% de l'ensemble des opérations effectuées, contre 23% en 2010. Cette amélioration s'inscrit, par ailleurs, dans le cadre d'une hausse généralisée du nombre d'opérations réalisées par les autres moyens de paiement scripturaux. Ainsi, si le nombre de paiements par carte, y compris les paiements sur GAB et ceux en ligne, s'est établi globalement à 17,2 millions d'opérations contre 14,1 millions d'opérations en 2010, celles réalisées par chèque, moyen de paiement qui domine la monnaie scripturale, sont passées de 26,5 millions d'opérations en 2010 à 27,2 millions d'opérations en 2011. De même les virements sont passées de 15 millions à 16,1 millions d'opérations, les lettres de changes normalisées (LCN) ont progressé de 3,1 millions à 3,4 millions d'opérations et, enfin, les prélèvements automatiques ont avancé de 2,6 millions à 4,8 millions d'opérations. Ainsi , la configuration des paiements scripturaux fait ressortir une part qui s'élève à 53%, pour les chèques, contre 54,5% en 2010, devant les virements (31%), les prélèvements (9%) et les LCN (7%). Des rejets alarmants Toutefois, il va sans dire que la progression de l'utilisation de ces moyens de paiement n'est pas sans incidents. En effet, le rapport souligne une hausse parallèle des rejets. La Banque centrale s'alarme en effet de la proportion des LCN rejetées qui s'est établie à 17,5% en en 2011, en croissance de 7,94%. Près de 90% de ces rejets correspondent au motif d'absence ou d'insuffisance de provision, «ce qui rend nécessaire la mise en place, à l'instar du chèque, de mesures dissuasives et répressives, à même de prévenir contre les incidents de non-paiement des lettres de change, à l'échéance », souligne-t-on à BAM. Un autre outil pour lequel la banque s'alarme est celui des avis de prélèvement. La forte hausse de ces avis s'est accompagnée d'une augmentation « préoccupante » des rejets en nombre, qui se sont établis à 3 millions d'opérations contre 1,2 million une année auparavant ; soit une progression de 143,92%. Le taux de rejet y correspondant est de plus de 62% contre 47,6% en 2010. «Cette situation rend urgente la nécessité de mettre en œuvre des mesures préventives à même de faire diminuer la proportion d'avis de prélèvement rejetés pour défaut ou insuffisance de provision lors de leur présentation au paiement », précise-t-on au sein de la Banque centrale. Les chèques ne sont pas non plus épargnés. Le nombre de rejets a progressé de 0,45%, à 641907 chèques rejetés. Toutefois, avec la progression des chèques émis, le taux de rejet ne s'est établi qu'à 2,36% contre 2,41 % en 2010. Dans le détail, les rejets pour motifs de défaut ou insuffisance de provision occupent une part prépondérante, représentant 55,2% du total des rejets opérés en 2011. Ils sont suivis par les rejets pour motif d'endossement irrégulier, qui représentent, quant à eux, 12,5% du volume global de rejets. Monétique : les habitudes persistent Avec une part de 72 % des transactions effectuées en 2011, les opérations sur terminaux de paiement électroniques (TPE) représentent l'essentiel des paiements réalisés par cartes bancaires, suivies par les paiements sur GAB, avec une part de 23,8%. Toutefois, considérant l'ensemble des opérations effectuées par le biais de cartes bancaires, c'est bien les retraits d'espèces qui en représentent l'essentiel.