* La balance commerciale du secteur devrait renouer avec un excédent commercial de 3,5 Mds de DH en 2013 et 6,1 Mds de DH en 2018. * L'industrie de la sous-traitance demeure peu mature à cause d'un taux de concentration qui demeure élevé. A l'occasion du Salon de l'Automobile qui se tient demain à Casablanca, il est toujours intéressant de s'attarder sur les potentialités d'un secteur aussi important que celui de l'automobile. Aussi dans le même sillage, le service de documentation de BMCE BANK a publié dans son magazine économique une étude qui passe en revue les potentialités d'un secteur clé pour l'économie. A rappeler que désormais le secteur de l'automobile figure parmi ceux à fort potentiel choisis par les pouvoirs publics, et ce dans le cadre du Plan Emergence. Les objectifs inscrits dans le cadre de cette stratégie volontariste pour le secteur se déclinent en trois phases : développer les équipements déjà existants à l'horizon 2010 et promouvoir les exportations vers l'Europe du Sud ; prévoir à l'horizon 2015 la montée en gamme sur les composants en termes de technicité, de qualité et de spécialisation dans les niches de l'assemblage et de l'exportation de la rechange indépendante vers les pays de l'Europe de l'Ouest et, enfin, adopter des approches de Global Sourcing et Low Cost Sourcing à l'horizon 2020. D'après BMCE Bank, «une telle stratégie sera pleine de promesses pour le secteur dans la mesure où elle contribuera à générer plus de valeur ajoutée, à créer davantage d'emplois et à renverser la tendance de la balance commerciale automobile». Une évolution raffermie de la sous-traitance Les chiffres annoncés par l'étude prévoient que le PIB national de cette industrie devrait atteindre 10,6 Mds de DH en 2013 et 2018. Le nombre d'emplois créés passerait de 71.000 à 93.000. La balance commerciale devrait renouer avec un excédent commercial de 3,5 Mds de DH en 2013 et 6,1 Mds de DH en 2018. A priori, les chiffres paraissent ambitieux et nous interpellent sur les potentialités du secteur à devenir un pôle de compétitivité. D'après BMCE Bank, depuis le lancement de la voiture économique de marque Fiat au Maroc, les indicateurs macroéconomiques liés à la sous-traitance automobile ont enregistré une croissance remarquable. Ce secteur assure aujourd'hui 4% de l'emploi industriel, 6% de la production de l'ensemble des industries de transformation et 11,2% des exportations de biens industriels. Les autres faits importants ayant marqué la sous-traitance sont la montée en puissance de l'intégration locale et les délocalisations des équipementiers internationaux au Maroc. Parmi les investissements réalisés dans ce domaine, nous pouvons citer Valéo qui a inauguré un site de production à Bouznika en 2003 et le groupe japonais Sumitomo Electric Wiring System qui a annoncé la construction d'une seconde unité industrielle pour la fabrication de faisceaux de câbles automobiles pour un montant évalué à 20 millions de dollars. Un investissement de 10 millions d'euros dans la fabrication de coiffes de sièges et de composants automobiles en plastique a été réalisé par le fabricant américain Polytech Netting. Le groupe Sews Cabind, principal équipementier de Fiat pour la production de câbles et faisceaux, a étendu sa production sur ce créneau. Autres carences Toutefois, les investissements réalisés ne doivent pas occulter le fait que l'industrie de la sous-traitance demeure peu mature à cause d'un taux de concentration qui demeure élevé. Cinq entreprises réalisent en moyenne une part de marché de 50%. Par ailleurs, le chiffre d'affaires moyen par entreprise est évalué à 98 MDH, dépassant l'ensemble des autres secteurs industriels. Comparativement aux pays concurrents, le Maroc dispose d'un parc automobile des plus vieux. Le taux d'équipement en véhicules est très faible au Maroc, proche de 3,3%, comparativement à un taux de 8,9% en Turquie, 55,4% en Espagne et 58,5% en France. De l'avis de BMCE Bank, l'augmentation du pouvoir d'achat au Maroc se traduira certainement par une amélioration de l'âge moyen du parc automobile et une augmentation des ventes. Par ailleurs, apprend-on au niveau de l'étude, à court terme cette vétusté handicape la modernisation du tissu de sous-traitance automobile, même si elle favorise l'émergence d'une industrie de pièces de rechange. Reste qu'à moyen et long termes, l'état du parc automobile laisse présager un potentiel de développement important du marché de véhicules neufs. L'exemple de la « Logan » est important dans la mesure où ce projet aurait incontestablement un effet d'entraînement sur toutes les filières de l'industrie automobile. Il permettra non seulement de réduire le nombre de voitures d'occasion importées mais aussi de rajeunir le parc automobile. Ce projet est aussi une aubaine pour l'intégration locale dans la mesure où le groupe Renault s'est engagé à faire appel à l'industrie domestique afin d'atteindre un taux d'intégration de 30% en 2006 et de 40% à terme. Une chose est sûre : la concurrence dans le secteur de l'automobile s'annonce de plus en plus rude. Ainsi, il est de l'intérêt du Maroc de tisser des partenariats stratégiques avec les grands groupes constructeurs et équipementiers de l'Europe de l'Ouest afin de bénéficier des différentes opportunités qui s'offrent en matière de savoir-faire, de transfert technologique