* La balance commerciale du secteur automobile devrait renouer avec un excédent commercial de 3,5 Mds de DH en 2013 et 6,1 Mds de DH en 2018. * L'industrie de la sous-traitance demeure peu mature à cause d'un taux de concentration qui demeure élevé. Le secteur de l'automobile figure parmi ceux à fort potentiel choisis par les autorités, et ce dans le cadre du Plan Emergence. Une stratégie volontariste a été ainsi mise en place par les pouvoirs publics. Aussi, il est important d'analyser les perspectives du secteur à la lumière du programme et des accords de libre-échange signés par le Maroc. Pour ces derniers, il est à noter que le plus ressenti est celui signé avec l'Union européenne. Cet accord prévoit un démantèlement tarifaire progressif à l'horizon 2011. Et les importateurs commencent déjà à ressentir les effets de cet accord d'une manière différenciée selon la gamme. En ce qui concerne les autres accords, en particulier celui établi avec l'oncle Sam, il est encore prématuré de se prononcer. Mais cela n'empêche que dans le moyen terme, des équipementiers relevant de pays non signataires d'un tel accord, marqueront leur intérêt pour le Maroc en tant que plate-forme. Les objectifs inscrits dans le cadre de la stratégie volontariste initiée par les pouvoirs publics pour le secteur se déclinent en trois phases : développer les équipements déjà existants à l'horizon 2010 et promouvoir les exportations vers l'Europe du Sud ; prévoir à l'horizon 2015 la montée en gamme sur les composants en termes de technicité, de qualité et de spécialisation dans les niches de l'assemblage et de l'exportation de la rechange indépendante vers les pays de l'Europe de l'Ouest et, enfin, adopter des approches de Global Sourcing et Low Cost Sourcing à l'horizon 2020. Cette stratégie est pleine de promesses pour le secteur dans la mesure où elle contribuera à générer plus de valeur ajoutée, à créer davantage d'emplois et à renverser la tendance de la balance commerciale automobile. Dans une étude publiée par BMCE Bank , il a été prévu que le PIB national de cette industrie devrait atteindre 10,6 Mds de DH entre 2013 et 2018. Le nombre d'emplois créés passerait de 71.000 à 93.000. La balance commerciale devrait renouer avec un excédent commercial de 3,5 Mds de DH en 2013 et 6,1 Mds de DH en 2018. A priori, les chiffres paraissent ambitieux et interpellent sur les potentialités du secteur appelé à devenir un pôle de compétitivité. Des chiffres en évolution D'après BMCE Bank, depuis le lancement de la voiture économique de marque Fiat au Maroc, les indicateurs macroéconomiques liés à la sous-traitance automobile ont enregistré une croissance remarquable. Ce secteur assure aujourd'hui 4% de l'emploi industriel, 6% de la production de l'ensemble des industries de transformation et 11,2% des exportations de biens industriels. Les autres faits importants ayant marqué la sous-traitance sont la montée en puissance de l'intégration locale et les délocalisations des équipementiers internationaux au Maroc. Parmi les investissements réalisés dans ce domaine, nous pouvons citer Valéo qui a inauguré un site de production à Bouznika en 2003 et le groupe japonais Sumitomo Electric Wiring System qui a annoncé la construction d'une seconde unité industrielle pour la fabrication de faisceaux de câbles automobiles pour un montant évalué à 20 millions de dollars. Un investissement de 10 millions d'euros dans la fabrication de coiffes de sièges et de composants automobiles en plastique a été réalisé par le fabricant américain Polytech Netting. Le groupe Sews Cabind, principal équipementier de Fiat pour la production de câbles et faisceaux, a étendu sa production dans ce créneau. En dépit des avancées réalisées, il est à rappeler que des carences persistent. La sous-traitance automobile demeure peu mature à cause d'un taux de concentration élevé. Cinq entreprises réalisent en moyenne une part de marché de 50%. Par ailleurs, le chiffre d'affaires moyen par entreprise est évalué à 98 MDH, dépassant l'ensemble des autres secteurs industriels. Pis encore, il est à noter que le Maroc dispose d'un parc automobile des plus vieux. Le taux d'équipement en véhicules est très faible au Maroc, proche de 3,3%, comparativement à un taux de 8,9% en Turquie, 55,4% en Espagne et 58,5% en France. Cette vétusté handicape la modernisation du tissu de sous-traitance automobile. De l'avis de BMCE Bank, l'augmentation du pouvoir d'achat au Maroc se traduira certainement par une amélioration de l'âge moyen du parc automobile et une augmentation des ventes. A moyen et long termes, l'état du parc automobile laisse présager un potentiel de développement important du marché de véhicules neufs. L'exemple de la « Logan » est important dans la mesure où ce projet aurait incontestablement un effet d'entraînement sur toutes les filières de l'industrie automobile. Il permettra non seulement de réduire le nombre de voitures d'occasion importées mais aussi de rajeunir le parc automobile. Ce projet est aussi une aubaine pour l'intégration locale dans la mesure où le groupe Renault s'est engagé à faire appel à l'industrie domestique. Une chose est sûre : la concurrence dans le secteur de l'automobile s'annonce de plus en plus rude. Aussi, il est de l'intérêt du Maroc de tisser des partenariats stratégiques avec les grands groupes constructeurs et équipementiers de l'Europe de l'Ouest afin de bénéficier des différentes opportunités qui s'offrent en matière de savoir-faire, de transfert technologique