Le déficit de la balance commerciale a culminé à 35,2 milliards de dirhams au terme des cinq premiers mois de l'année 2005, en augmentation de 29,8% par rapport à celui enregistré à l'issue de la même période de 2004. En un an, le taux de couverture est revenu de 57,7% à 49,7%. Une forte dégradation qui, au demeurant, prouve la faible compétitivité de la gamme de produits exportés et la persistance d'une spécialisation dans des créneaux à faible valeur ajoutée. Les pertes de parts de marché provoquent de nombreux dommages tant directs que collatéraux. La poursuite de la dégradation de la balance commerciale constitue une source d'inquiétude quant à la compétitivité des produits locaux aussi bien sur le marché national qu'au niveau des marchés d'exportation. Et pour cause, le déficit de la balance commerciale a culminé à 35,2 Mrds de DH au terme des cinq premiers mois de l'année 2005, en augmentation de 29,8% par rapport à celui enregistré à l'issue de la même période de 2004. Cette détérioration est imputable à la baisse des exportations et à l'accroissement des importations. Aussi, le taux de couverture est-il revenu, en un an, de 57,7 à 49,7%. Avec seulement 34,8 Mds de DH, les exportations ont régressé de 6%, suite à la contraction des livraisons de produits alimentaires (-6%) et de biens de consommation (-12,8%), ainsi que de biens d'équipement (-24%). En revanche, les ventes de phosphates et dérivés, de l'ordre de 6 Mds de DH, ont progressé de 8,9%. Parallèlement, les importations, évaluées à 70 milliards de dirhams environ, ont accusé une hausse de 9,2%, consécutive à l'expansion de 47,8% de la facture énergétique, portée à 12,9 Mds de DH, et au renforcement des acquisitions de demi-produits (+10,9%). A l'inverse, les achats de produits alimentaires ont fléchi de 4,3%. Autant de résultats qui donnent un avant-goût de la difficulté de pénétration des marchés d'exportation et qui renseignent sur le manque de compétitivité des produits locaux. Manque de compétitivité Bien évidemment, le renchérissement du prix du pétrole a affecté le solde commercial et le taux de couverture des importations par les exportations. Toutefois, il n'en demeure pas moins que si l'on isole la facture pétrolière, le constat d'une forte dégradation reflète la faible compétitivité de notre gamme de produits et une spécialisation dans des créneaux à faible valeur ajoutée. Se pose alors la question lancinante de savoir ce qui pourrait être entrepris pour redresser la dégradation de notre balance extérieure. En particulier, un changement de la parité du Dirham serait-il opportun ? En tous cas, une chose est sûre, même si le débat sur le taux de change est légitime, il faut souligner que le changement concerne aussi bien les ventes que les achats avec le reste du monde. Dans une de ses récentes publications, le Centre marocain de conjoncture estime, en substance, que «toute dévaluation qui pourrait intervenir dans le contexte actuel renchérirait le pétrole sans aucune garantie de résultat au niveau des exportations». Les experts de cet observatoire privé de l'économie marocaine vont même plus loin, indiquant que la poursuite de cette dégradation en 2005 nourrit de sérieuses inquiétudes quant à la capacité de la soutenir à moyen et long termes. Car rien ou presque ne peut assurer que la dynamique future des recettes touristiques et des transferts MRE, sera maintenue. Ces deux «filons» ayant permis d'éponger le déficit commercial des échanges de biens du Maroc avec le reste du monde et offert encore au Maroc le «luxe» d'afficher un compte des transactions courantes excédentaires. Pour rappel, à l'issue des cinq premiers mois de 2005, les transferts effectués par les Marocains résidant à l'étranger et les recettes de voyages se sont élevés respectivement à 14,7 milliards et 12,9 milliards de dirhams, en hausse de 4,9% et de 11,6%. Quant au montant des investissements et prêts privés étrangers, il a atteint 10,3 milliards de dirhams. Tout cela pour dire, en définitive, que ce sont les choix de politique industrielle qu'il importe de revoir à la lumière de la mondialisation. En ne perdant pas de vue le fait que les pertes de parts de marché provoquent de nombreux dommages tant directs que collatéraux. Des difficultés à répétition entraîneraient d'emblée bon nombre d'entreprises à mettre la clef sous le paillasson. Bien plus, dans les activités relevant des secteurs du textile et de l'agroalimentaire, branches-clefs de l'économie nationale, le grand perdant serait l'emploi féminin.