Une délégation marocaine conduite par l'IMRI et composée d'entreprises marocaines high tech s'est rendue à San Francisco du 27 mai au 5 juin 2014. Le but de cette délégation était de se rendre compte sur place du développement des entreprises high tech américaines dans la Silicon Valley, et de conclure des accords de collaboration et de joint-venture. La Silicon Valley proche de San Francisco et large d'une centaine de kilomètres, abrite une population de 6 millions d'habitants et concentre un grand nombre d'entreprises high tech américaines. Le développement de la Silicon Valley a commencé en 1971 et en 2012 elle a déposé 12,4% de tous les brevets et marques américaines. Le revenu moyen d'un habitant de cette vallée est de 70.000 dollars contre 35.000 dollars pour l'ensemble des Etats-Unis. Mais c'est également une région des Etats-Unis où le coût de la vie est très élevé, notamment en ce qui concerne l'achat de l'immobilier ou la location. La Silicon Valley bénéfice d'un des plus forts taux d'entreprenariat des Etats-Unis. C'est dans cette région que les grandes firmes high tech sont apparues : Intel, Apple, Oracle, Cisco, Netscape, Yahoo, Ebay, et à partir des années 2000 Google, Facebook et Twitter. Ces compagnies ont connu un développement extraordinaire durant ces 5 dernières années, puisque Apple a eu une croissance de 284% et Cisco de 203%. La Silicon Valley se caractérise par un système d'innovation ouvert. Y concourent les universités, les grandes firmes de recherche, les investisseurs, et les start-up. La recherche fondamentale est du ressort des universités et des grandes firmes de recherche. Les start-up qui sont des petites entreprises y jouent un rôle privilégié, du fait de chercheurs parfois individuels qui ont une idée géniale et qui la mettent en oeuvre. Des sociétés spécialisées dans l'incubation de start-up aident ces dernières à développer leurs innovations jusqu'au dépôt d'un brevet ou d'une marque. Entrent en jeu par la suite les investisseurs et les grandes compagnies qui rachètent les brevets et les marques déposées par les start-up. La sortie des entrepreneurs de leur start-up est quasi-générale, et 90% des sorties sont le fait des grandes compagnies. On peut citer à titre d'exemple Google qui a acheté 24 start-up en 2011, qui a créé un Fonds d'investissements de 300 millions de dollars, et qui soutient la recherche à l'université de Stanford. Ce système de sortie procure aux jeunes entrepreneurs des fonds qui leur permettent de financer d'autres recherches et de créer de nouvelles innovations, ou de se transformer à leur tour en investisseurs. Les grandes compagnies non seulement rachètent des start-up, mais font également du «Outsourcing» vers des petites entreprises, car elles les considèrent plus efficaces et d'un coût moins élevé, et parce qu'elles ont besoin d'idées nouvelles d'un partenaire externe pour faire face à la rude concurrence. D'ailleurs, les petites entreprises aux Etats-Unis (moins de 1.000 employés) concourent à hauteur de 24% des dépenses totales de recherche/développement, et en 2000, elles ont déposé 30% des brevets et marques. Les Etats-Unis se placent comme le premier pays ayant déposé des brevets entre 1994-2003, soit 746.359 contre 287.219 pour le Japon et 26.891 pour la Corée du Sud. La Silicon Valley n'est pas seulement une source d'entreprenariat dans les nouvelles technologies, mais également un facteur de développement de l'économie américaine, puisque les grandes compagnies y sont présentes. La délégation marocaine a eu l'heureuse surprise de constater que 150 Marocains travaillent dans la Silicon Valley et y occupent des postes de haute responsabilité dans les entreprises de nouvelles technologies. Ces Marocains se sont regroupés en deux associations : Association of Moroccan Profesionals in America (AMPA) (www.amp-usa.org), présidée par Chaouki Zahzah et Amercian Moroccan Competencies Networks (AMCN) (www.amcnusa.org), présidée par Dr Mohamed Boutjdir. Ces deux associations ont pour objet de créer un réseau de professionnels marocains résidant aux Etats-Unis, relever le niveau de professionnalisme des membres du réseau, promouvoir les échanges commerciaux et les investissements entre les Etats-Unis et le Maroc, faire profiter le Maroc de l'expertise des membres du réseau notamment sous forme de formation. Outre la rencontre au cours d'un dîner avec les compétences marocaines de la Silicon Valley, la délégation marocaine a visité l'université de Stanford, les sociétés Google et Tesla Motors fabricant de voitures 100% électriques. Elle a rencontré également les incubateurs et accélérateurs de start-up : Nest, Rocket Space et Plug and Play. Elle a tenu une séance de travail avec l'ancien Ambassadeur des Etats-Unis au Maroc, Thomas Riley, qui est un ancien étudiant de Stanford. En conclusion, cette visite à San Francisco a permis aux participants de la délégation marocaine de découvrir une expérience originale et enrichissante du développement des nouvelles technologies dans la Silicon Valley. Le Maroc a tout intérêt à prendre en exemple ce modèle pour développer sur son sol les nouvelles technologies. Les compétences marocaines de la Silicon Valley nous ont dit qu'elles étaient prêtes à collaborer activement pour le développement des nouvelles technologies au Maroc. Dans ce cadre, l'IMRI va organiser prochainement une rencontre à Casablanca avec les compétences marocaines de la Silicon Valley pour concrétiser cette volonté. L'IMRI tient à remercier Noureddine Hajji, Conseiller économique de l'Ambassade du Maroc à Washington et Hicham Jorio faisant partie des compétences marocaines aux Etats-Unis, qui ont été les chevilles ouvrières dans l'organisation cette visite de la délégation marocaine à San Francisco. Jawad KERDOUDI Président de l'IMRI (Institut Marocain des Relations Internationales)