Passant d'un pic au-delà de 70 Mds de dirhams en octobre dernier à 50 Mds de dirhams à fin avril 2014, le déficit de liquidité bancaire s'estompe considérablement, et ce pour plusieurs raisons. L'amélioration continue des réserves en devises et l'abaissement du ratio des réserves obligatoires en sont les principales causes. Résultat, depuis octobre 2013, la banque centrale a considérablement réduit ses injections. Durant le deuxième trimestre de cette année, les trésoreries bancaires ont poursuivi leur amélioration de près de 16 Mds de dirhams. Il faut dire que l'emprunt obligataire de l'OCP à l'international y est pour beaucoup. La cession à la banque centrale du montant de cette émission obligataire d'un montant de 1,5 Md de dollars a fait gagner au Maroc quelques jours supplémentaires de réserves en devises. Les chiffres dont nous disposons s'arrêtent au mois de mai et ne prennent pas en compte l'emprunt obligataire de l'Etat marocain qui porte sur 1 Md d'euros et qui améliorera à son tour ces réserves. «La respiration» du Trésor sur le marché intérieur a permis pour sa part d'injecter 2,1 Mds de dirhams du fait de la différence entre, d'une part, le remboursement des échéances de la dette intérieure au profit du système bancaire à hauteur de 14,3 Mds de dirhams, le paiement des salaires des fonctionnaires de 5,4 Mds de dirhams et les dépenses de compensation de 3,3 Mds de dirhams, auxquelles s'ajoute une injection de liquidité de 9,2 Mds de dirhams issue des placements du Trésor sur le marché monétaire et, d'autre part, les souscriptions bancaires aux adjudications des bons du Trésor pour 12,3 Mds de dirhams, ainsi que les recettes fiscales et douanières. BAM moins sollicité sur le marché interbancaire Dans ces conditions, et grâce également à la baisse des réserves obligatoires des banques qui sont passées de 7 Mds de dirhams à 1,1 Md suite à la décision de la banque centrale, cette dernière a été moins sollicitée par les banques. Ainsi, les avances à 7 jours, qui représentent les injections les plus utilisées par Bank Al-Maghrib, se sont établies à 38,6 Mds de dirhams en moyenne quotidienne au lieu de 52,1 Mds de DH au cours du premier trimestre. Signalons également que l'encours des opérations de pension livrées à 3 mois a baissé de 4 Mds de dirhams pour s'établir à 6 Mds de dirhams, en faveur d'une hausse de l'encours des opérations de prêts garantis au titre du programme de soutien au financement des TPME de près de 3 Mds de dirhams et qui a atteint 11 Mds de dirhams. La preuve que ce plan de soutien, en plus d'avoir une utilité économique, est un instrument monétaire à part entière. Cerise sur le gâteau, le taux moyen pondéré sur le marché interbancaire, c'est-à-dire le taux auquel les banques se prêtent entre elles, est en baisse continue depuis le dernier trimestre de 2013. Il est actuellement à 3,04% contre 3,06% à l'époque. Pour les deux trimestres à venir, la poursuite de la détente des liquidités sera intimement liée aux sorties du Trésor sur le marché domestique et donc aux dépenses de compensation qui, elles, sont relatives au cours des matières premières, fossiles notamment.