La diplomatie au niveau international est de plus en plus occupée par les femmes pour des raisons multiples. g Sur le plan parité, le Maroc a réalisé des progrès considérables, mais il reste encore des défis à relever. Mbarka Bouaida, ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, livre sa lecture des faits. Finances News Hebdo : Dans votre allocution, vous avez laissé entendre que le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération veille à l'application de l'approche genre en matière de coopération. Pouvez-vous nous briefer sur les actions déployées à cet effet ? MBarka Bouaida : Dire que le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération veille à l'approche genre, cela veut dire que l'égalité Hommes-Femmes est une question transverse à tous les dossiers que nous traitons. D'abord, il s'agit d'une priorité du Maroc depuis des années, surtout depuis l'avènement de la nouvelle Constitution et l'adoption du principe de la parité. Ensuite, parce que dans toutes nos conventions à l'international, nous tenons à ce que l'approche genre soit soulevée, valorisée et appliquée d'une manière ou d'une autre. En tout cas, nous essayons par tous les moyens de mettre en place les mécanismes d'application et de respect de l'approche genre. Pour nous, il est important d'y arriver et ce, à travers toutes les conventions que nous signons avec nos partenaires bilatéraux et multilatéraux. Mais il faut aussi qu'on s'assure que nous supervisons bien la mise en place de la parité au niveau national. Le Maroc a certes enregistré des progrès considérables compte tenu du contexte géostratégique dans lequel nous évoluons, mais il ne faut pas baisser les bras. Le 8 mars est une occasion certes pour dresser le bilan, mais aussi d'accélérer la mise en place de toute cette batterie de lois votées ou en cours de discussion. F. N. H. : Quelle est votre propre appréciation du rôle de la femme sur le plan politique à l'aune de l'actuel gouvernement ? M. B. : A mon avis, il ne faut pas être pessimiste. Le Maroc a fait des efforts, sachant que son expérience est unique, avec une nouvelle coalition et un nouveau gouvernement. On a vu que la première version ne comprenait qu'une seule femme malheureusement. Dans le deuxième remaniement, on a essayé d'y remédier, mais ce n'est pas encore suffisant parce que nous sommes 6 femmes sur 39 maroquins. Mais il ne faut pas mésestimer ce qui a été fait parce que malgré tout, c'est un pas en avant. J'espère que les prochains gouvernements accueilleront plus de femmes avec des postes encore plus divers et un objectif clair, celui de la parité même au sein du gouvernement. F. N. H. : Vous occupez un poste de responsabilité très sensible et vous êtes amenée chaque fois à convaincre et à défendre votre pays. Est-ce que vous ne ressentez pas que parfois votre statut de femme vous défavorise dans la défense de la cause nationale ? M. B. : Pas du tout. Bien au contraire, la diplomatie au niveau international est de plus en plus occupée par les femmes pour des raisons multiples. D'abord parce que les pays développés ou en voie de développement ont compris la nécessité d'impliquer les femmes pas seulement dans la politique, mais aussi dans leur diplomatie. Ensuite, la participation des femmes n'émane pas d'une implication simple du principe de la parité, mais de la valeur ajoutée qu'elles pourraient apporter dans des postes pareils. Je pense que là, il n'y a actuellement aucun complexe à dire que nous sommes des femmes diplomates qui représentent le pays au niveau international. Bien au contraire, il y a un respect total et absolu de la part de tous nos confrères et les discussions sont au même niveau. Je pense que ce qu'il faut apprécier, ce sont surtout les résultats.