Au moment où Salaheddine Mezouar inaugurait son mandat aux Affaires étrangères à Dakar, pour une mission hautement stratégique, sa ministre déléguée Mbarka Bouaida représentait le Maroc dans une réunion non moins importante entre ses homologues arabes et le secrétaire d'Etat américain John Kerry. Bouaida, très rodée à ce genre d'exercices, ne trouvera aucune difficulté à s'intégrer à ses nouvelles fonctions et son tandem avec Mezouar a toutes les chances d'être payant, notamment dans le volet de la diplomatie économique. L'occasion d'en parler est justifiée par l'impertinence de certaines voix qui, dès la nomination du cabinet Benkirane II, ont commencé à dénigrer la qualité des portefeuilles accordés aux femmes dans ce gouvernement. Ceux qui font de «la défense des droits de la femme» un fonds de commerce sont prêts à dégainer quelles que soient les circonstances. À défaut de la quantité, ils s'attaquent à la qualité et curieusement, ils ne rappellent jamais que le quota imposé au Parlement est lui-même anti-démocratique ! Maintenant, les postes accordés aux «femmes de Benkirane» ne peuvent être jugés que par le rendu de leurs titulaires et non pas par leur dénomination. C'est pourquoi l'importance d'un poste ministériel est toute relative, si elle est dissociée de son action sur le terrain. N'a-t-on pas vu des ministres à la tête de super départements passer inaperçus tout au long de leur mandat ? Encourageons plutôt ces femmes et laissons-les travailler.