350 vies sauvées sur les routes en 2013, une première au Maroc. La Caravane pour la vie, organisée par le ministère des Transports et l'Association maghrébine du sport automobile (AMSA), a été l'occasion de revenir sur ce chiffre et sur les réformes à venir. 350 morts de moins sur les routes en 2013, soit une baisse de 8,63% par rapport à 2012 : Najib Boulif est tout sourire à l'annonce de ces chiffres lors d'une conférence de presse à Fès. Il faut dire que l'on revient de loin tant le Maroc avait atteint «un niveau critique d'accidents de la route», selon l'expression du ministre délégué au Transport. Une lueur d'espoir donc dans la guerre sans merci que livrent les autorités à l'insécurité routière. Une image martiale qui reviendra d'ailleurs souvent dans la bouche des différents intervenants, et notamment de celle de Benaceur Boulaajoul, secrétaire permanent du CNPAC lorsqu'il appelle à «un front contre l'insécurité routière» composé de toutes les énergies et de toutes les composantes de la société marocaine. Une stratégie globale N. Boulif a insisté sur la nature «complexe» de la question des accidents de la circulation puisque les causes sont multiples et enchevêtrées : en effet, au facteur humain s'ajoutent les problèmes mécaniques, la dangerosité de certaines infrastructures, sans parler de la corruption. Ainsi, la réponse à ce phénomène doit être globale et ne négliger aucun de ces facteurs. Une des réponses apportées par le ministère des Transports est le lancement d'un appel d'offres pour l'acquisition de radars nouvelle génération disposant d'une gestion automatisée afin de limiter l'intervention humaine dans le processus de traitement des contraventions. Une initiative qui vise à donner un «nouveau souffle» au contrôle routier, et qui ciblera principalement «200 points noirs» identifiés à travers les routes du Royaume. Une autre réponse d'importance porte sur la réforme des auto-écoles par l'élaboration d'un nouveau cahier des charges, et par la préparation d'un projet de contrat-programme pour la mise à niveau de la formation et l'amélioration des examens théorique et pratique. La mise à niveau des infrastructures, quant à elle, est déjà effective avec la réalisation de nombreux travaux sur les routes les plus meurtrières dans la région de Fès, d'Oujda ou encore d'Al-Hoceima. Le contrôle technique dans la ligne de mire Sur les contrôles techniques, N. Boulif a évoqué le nouveau cahier des charges auquel devront se conformer les professionnels du secteur, pour les mettre devant leur responsabilité. Il déclare sans ambages qu'il «n'acceptera plus en tant que ministre des Transports un taux de rejet des centres de visite technique de 1,4%» comme c'est le cas actuellement. Un taux très loin des standards internationaux et qui traduit des manquements graves liés à certaines pratiques qui gangrènent le secteur. Il ajoute que désormais le ministère dispose des moyens nécessaires pour remonter aux centres de visite technique qui délivrent des autorisations aux véhicules défectueux. C'est donc un changement crucial qui est en marche, fondé sur des réponses techniques intégrant la dématérialisation des processus de contrôle. L'ambition est grande puisque le chiffre visé est de 1.500 morts à l'horizon 2020. Mais ce qui a déjà changé c'est que, pour une fois, le scepticisme habituel qui entoure la question de la sécurité routière se dissipe, et tout le monde se met à y croire. La mort sur les routes n'est plus une «fatalité», et c'est déjà une grande victoire.