10 à 12 Mds DH de produits de consommation demeurent irréductibles et ne peuvent se substituer à la production nationale. Le Maroc importe 1 Md de DH par jour et exporte 500 MDH, soit un gap de 500 MDH. Une alerte pour prendre les bonnes décisions. Il semble a priori que tous les ingrédients sont réunis aujourd'hui pour une réduction substantielle du déficit de notre balance commerciale, mais malheureusement le défi à relever reste de taille. La récente rencontre, organisée par Attijariwafa bank, qui avait réuni pratiquement toutes les parties prenantes dans le développement et la promotion de l'export, était un moment fort pour exposer et débattre du large éventail de mesures et programmes d'appui à l'export aux entreprises exportatrices. Après avoir communiqué les derniers chiffres relatifs à la balance commerciale, publiés par l'Office des changes, Hassan El Bedraoui, DGA en charge de banque transactionnelle, a clôturé son intervention par deux maitres mots : l'émergence des métiers mondiaux du Maroc (MMM) et la persistance du déficit commercial. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : à fin 2013, on assiste à un léger mieux du solde de la balance de 5,7 Mds de DH par rapport à 2013. Les importations ont baissé de 2% à fin 2013 et ce grâce à un allègement de la facture alimentaire et énergétique. La politique de substitution aux importations n'arrive pas encore à générer les fruits escomptés pour des raisons liées à la compétitivité de notre tissu économique. Aussi, les exportations ont-elles baissé de 1,1%. Les exportations hors phosphates ont par contre progressé et ce, grâce à l'automobile et à l'industrie alimentaire (+13,7%). On assiste par contre à un recul des ventes de produits textile-habillement. Le taux de couverture des importations par les exportations oscille autour de 48,2%. Des chiffres qui laissent perplexes plus d'un, face à la panoplie des dispositifs de tous bords. A son tour, dans son intervention, Toufik Lahrach, Directeur général adjoint de la Caisse centrale de garantie s'est attelé à détailler les instruments de financement et de garantie gérés par la CCG en l'occurrence Mezzanine export, Damane export et le cautionnement des marchés à l'exportation. Des importations incompressibles Face à un creusement du déficit commercial, Jaouad Hamri, Directeur général de l'Office des changes n'y va pas de main morte. D'après lui, malgré les avantages offerts aux opérateurs économiques, l'état du commerce extérieur marocain, au cours des cinq dernières années, ne dénote pas d'une performance exceptionnelle. D'où la nécessité de tenir un langage de vérité à même d'exhorter les opérateurs économiques et lesresponsables à prendre à bras le corps cette problématique. Le diagnostic de notre balance commerciale met en évidence le peu d'influence des leviers déployés sur les importations qui demeurent somme toute incompressibles à cause de la faible compétitivité des producteurs nationaux. «10 à 12 Mds DH de produits de consommation demeurent irréductibles et ne peuvent se substituer à la production nationale», alerte J. Hamri. La hausse des importations résulte, par ailleurs, du doublement de la facture énergétique. Du côté des exportations, les mesures mises en place en vue de générer le maximum de devises entrainent une légère amélioration. Leur comportement reste étroitement lié à la volatilité des prix des phosphates à l'échelle mondiale. «Aussi, à part l'émergence de l'automobile et de l'aéronautique, les exportations restent-elles peu diversifiées», rappelle le directeur de l'Office des changes. Le Maroc importe 1 Md de DH par jour et exporte 500 MDH, soit un gap de 500 MDH. Ce qui constitue en soi une alerte pour inciter les parties prenantes tous azimuts à prendre les bonnes décisions. Quid de nos débouchés ? On remarque un comportement toujours soutenu sur les marchés traditionnels. Le marché de l'Union Européenne reste le plus proéminent. Par contre, sur le marché africain, on observe une timide augmentation et sur celui américain, on assiste à une évolution des exportations essentiellement celles des phosphates. Sur le plan réglementaire, l'Office des changes veille à la facilitation et la simplification générales sur les opérations courantes. Aussi, l'OC a-t-il opéré une grande avancée en vue d'accompagner les investisseurs mais sous réserve d'un retour sur l'économie marocaine. Ajoutons à cela, les instruments de couverture contre les risques de prix des produits à haute volatilité. En 2013, des dispositifs spécifiques ont vu le jour en vue d'accompagner les opérateurs sur les marchés africains (par la mise en place de cautions). Des avantages qui, en contrepartie, ont des obligations. «Nous n'avons pas le luxe de créer de la valeur à partir d'une production marocaine sans rapatrier la contrepartie en devises», rappelle J. Hamri. Face à une épargne structurellement insuffisante, un déficit du compte courant, des réserves en devises faibles, il est du devoir des opérateurs, des administrateurs et des exportateurs de tout faire pour rapatrier les devises.