1,6 Md de DH est la baisse accusée par nos exportations à fin avril 2005 par rapport à la même période de l'exercice 2004. Cette baisse entraîne, ipso facto, la dégringolade du taux de couverture qui a atteint son niveau le plus bas. Au terme du mois d'avril 2005, les exportations nationales ont affiché une baisse de 1,6 Md de DH comparée à la même période une année auparavant. Ceci pour dire que le taux de couverture de nos importations par nos exportations ne cesse de s'effriter. D'après l'Office des changes, le taux de couverture est passé de 60,2% à 55% aujourd'hui. Il y a de quoi s'inquiéter ! Rien que pour le secteur du textile, qui a fait couler beaucoup d'encre ces derniers temps, la chute des exportations au cours des quatre premiers mois est de 30%. Cette baisse s'explique essentiellement par le nombre d'entreprises qui ont jugé opportun de réduire le volume de la production dans un contexte de plus en plus difficile et contraignant. D'autres, par contre, ont liquidé leurs affaires faute de pouvoir joindre les deux bouts à la fin du mois. Les pertes se sont ainsi accumulées à tel point que la couverture des charges est devenue une utopie. Toujours est-il que le secteur du textile n'est pas le seul à avoir du mal à augmenter ses exportations. Nombreuses sont les industries qui ont pâti de la globalisation et son corollaire la mondialisation. D'autres pays ont investi massivement dans les technologies et ont fait de cette branche, historiquement orientée vers la tradition, une autre plus moderne et innovante. Un autre secteur qui a vu ses exportations s'écrouler sous les griffes de la concurrence est celui de la céramique. Compte tenu des engagements du Maroc tant auprès de l'OMC que des États-Unis auxquels il est lié par les accords de libre-échange, le démantèlement a aussi concerné le secteur de la céramique. Ce secteur connaît aujourd'hui une certaine détérioration qui se répercute largement sur ses ventes à l'étranger. Les performances marocaines à l'export suscitent aujourd'hui des inquiétudes. Dégringolade du taux de couverture Au cours des années 1999, le taux de couverture oscillait aux alentours de 72% jusqu'à aujourd'hui où il atteint son niveau le plus bas historiquement. Conséquence évidente de la baisse du taux de couverture : le creusement du déficit commercial à fin avril 2005, les exportations ont baissé de 5,4% et les importations ont augmenté de 3,9%. La diminution des exportations s'explique essentiellement par le repli des ventes à l'étranger de près de 9% à 23,2 Mds de DH comparativement à 25,4 Mds de DH à fin avril 2004. Les exportations des phosphates et dérivés, par contre ont progressé, quant à elles, de 15,5% renforçant ainsi leur part dans le total de 3,2 points à 17,6%. Par groupement d'utilisation, les produits finis de consommation, les produits finis d'équipement, les produits alimentaires et ceux énergétiques se délestent de 1,6 Md de DH à 9,6 Mds de DH, de 452 MDH à 2,0 Mds de DH, de 365,2 MDH à 5 Mds de DH et de 152,2 MDH à 383 Mds de DH. En revanche, les semi-produits et les produits bruts drainent des flux additionnels respectifs de 582,2 MDH et 418,7 MDH, en augmentation de 20,3% à 3,5 Mds de DH et 5,9% à 7,5 Mds de DH par rapport à la période janvier/avril 2004. Concernant les principaux produits, les vêtements confectionnés et les articles de bonneterie accusent des reculs respectifs de 1.088,1 MDH et de 545,1 MDH comparés à fin avril 2004, se repliant ainsi respectivement de 16,1% à 5,6 Mds de DH et de 21,0% à 2,0 Mds de DH. Sur un autre registre, les exportations de crustacés, mollusques et coquillages ressortent à plus de 1Md de DH, marquant une amélioration de près de 43% soit 325 MDH. Il est donc évident que nos exportations s'essoufflent en volumes. Par ailleurs, nos opérateurs ont du mal à différencier leurs exportations qui demeurent confinées à des créneaux à faible valeur ajoutée. Cet état de fait a incité certains opérateurs à exhorter les pouvoirs publics à une éventuelle dévaluation du dirham. Mais, toujours est-il que cette mesure n'est pas la solution idoine pour répondre à nos soucis et nos préoccupations. A l'instar des exportations, nos importations ont aussi contribué à la détérioration du déficit commercial. Parce qu'il faut dire que la hausse de l'or noir a contribué à leur renchérissement. La situation s'aggrave davantage à cause de la flambée des importations en céréales qui ont plus que doublé au cours des premiers mois de l'année en cours. Les secteurs énergivores ou grands consommateurs d'énergie contribuent défavorablement à la balance commerciale. Donc, pour faire face à ses besoins en importations, le Maroc recourt le plus souvent à d'autres recettes en devises, en l'occurrence les transferts des Marocains Résidant à l'Etranger. Une source qui n'est pas inépuisable.