L'accès à l'énergie serait un accélérateur des objectifs de développement durable. Les progrès sur cet ODD concernant l'énergie pourraient accélérer les avancées dans l'ensemble des 17 ODD.
Par M. Diao
Il ressort du dialogue de haut niveau sur l'énergie, organisé récemment en marge du débat annuel de l'Assemblée générale des Nations unies, que l'ère de l'accès à l'énergie renouvelable et abordable pour tous doit commencer aujourd'hui. Rappelons que l'enjeu est de taille, d'autant plus que près de 760 millions de personnes sont sans accès à l'électricité. Les chiffres montrent également que 2,6 milliards de personnes ne disposent pas de solutions de cuisson propres. La façon dont l'énergie est produite et utilisée est la principale cause de la crise climatique. Pour preuve, les émissions dues à l'énergie représentent environ 75% des émissions totales de gaz à effet de serre. Au-delà de ce rappel, plus d'une centaine de pays, d'organisations et d'entreprises ont participé au dialogue précité. Une première réunion de ce type en 40 ans. Une compétitivité avérée Le solaire serait la source d'énergie la moins chère dans la plupart des pays. L'ONU fait aussi remarquer que le secteur des énergies renouvelables génère trois fois plus d'emplois que celui des combustibles fossiles. D'ailleurs, les énergies solaire et éolienne seraient les étoiles montantes du système énergétique actuel. Durant la pandémie de la Covid-19, même si ces sources d'énergie ont été les seules à continuer à se développer, force est d'admettre que les Etats doivent déployer davantage d'efforts afin de booster le rythme de croissance des énergies respectueuses de la planète. L'avènement d'une énergie propre et abordable est dicté par des impératifs économiques et écologiques. Le coût prohibitif des combustibles fossiles condamne des milliards de personnes à davantage de pauvreté. A cela s'ajoute le fait que les écosystèmes essentiels à la vie humaine ne cessent d'être menacés sous l'effet du réchauffement climatique. Cette donne doit plus que jamais inciter les pays, en particulier les principaux émetteurs d'émissions de gaz à effet de serre, à prendre des engagements audacieux en matière d'énergie propre. Le secteur financier a aussi un rôle prépondérant à jouer pour l'accès à une énergie propre et moins coûteuse. Pour sa part, l'organisation onusienne a défini quatre priorités pour un avenir énergétique durable. Il s'agit de la réduction de moitié du nombre de personnes sans accès à l'électricité d'ici 2025, le prompt passage aux sources d'énergie propres, l'accès universel à l'énergie d'ici 2030 et l'inclusion de tous les pays et des personnes dans la course vers un avenir net zéro.
Ces exemples encourageants Plusieurs engagements énergétiques ont été pris dans les mois qui ont précédé le dialogue de haut niveau sur l'énergie. En juin dernier, une cinquantaine de ministres ont présenté des plans afin de réduire les émissions et garantir que toutes les populations, en particulier celles des pays en développement, aient accès à une électricité durable. En septembre 2021, plusieurs dirigeants mondiaux ont annoncé de nouveaux engagements énergétiques. Ainsi, le Danemark s'est engagé à réduire de 70% ses émissions de CO2 d'ici 2030 (par rapport à 1990) et à produire toute son électricité à partir d'énergies renouvelables d'ici 2028. Autre exemple : le Malawi vise l'accès universel à une cuisine plus propre pour les ménages et les institutions. Le pays prévoit, entre autres, d'éliminer progressivement les feux de cuisson ouverts d'ici 2030 et un investissement de plus de 596 millions de dollars. L'industrie automobile s'est inscrite dans une trajectoire de passage à l'électrique et faire ainsi du moteur à combustion un vestige du passé.