* Le taux de croissance ne devrait pas dépasser les 5,2%. * Comportement favorable des secteurs agricoles et non agricoles. La croissance économique au Maroc au titre de lactuel exercice est bien orientée malgré quelques handicaps qui entravent son évolution, mais encore fallait-il quelle atteignit les objectifs tracés par la Loi de Finances 2006. Lactivité économique nationale en 2006 devrait tirer profit dun environnement mondial porteur, de la relance des investissements et de la demande extérieure et intérieure, ainsi que de lexpansion soutenue des activités non agricoles. Le taux de croissance établi par la Loi de Finances pour 2006 sera-t-il atteint ? Le PIB à prix constants devrait saccroître de 5,4% après 1,8% en 2005. Cette tendance à la hausse trouverait son origine essentiellement dans la progression simultanée de la valeur ajoutée primaire de 11,6 % et du PIB hors agriculture de 4,5%. Lhypothèse retenue pour la production céréalière est de 60 millions de quintaux, soit la moyenne des cinq dernières années, après une faible campagne céréalière de 42 millions de quintaux en 2004-2005. Plusieurs paramètres laissent présager que le scénario tracé est réalisable dans la mesure où la campagne agricole, moteur de léconomie, et son principal baromètre présentent des signes favorables et dépassent la phase critique. Mais dautres analystes trouvent que les éléments essentiels sur lequels le projet de Loi de Finances sest basé ne seront pas tenus, notamment le cours du baril de pétrole à 60 dollars et la parité du dollar par rapport au dirham. Ahmed Lahlimi, Haut-commissaire au plan, a expliqué que « le taux de croissance du PIB ne va pas dépasser dans le meilleur des cas les 5,2% malgré les performances attendues du secteur agricole». «Pour une saison agricole moyenne, la croissance devraient se situer à 4,7%. Le HCP sattend aussi à une progression du secteur non agricole. Les secteurs porteurs du Maroc qui ont souffert de la mauvaise conjoncture en 2005 devraient prendre des couleurs en 2006, en loccurrence le textile et cuir, lagroalimentaire et la pêche. Le tourisme à son tour devrait poursuivre son trend haussier, aidé en cela par le comportement favorable de lindustrie touristique à léchelle internationale et aussi et surtout par les effets des campagnes de promotion du produit Maroc au niveau des traditionnels marchés émetteurs ainsi que sur les nouveaux marchés. Le tourisme serait désormais la principale source de devises du Royaume pour la deuxième année consécutive. Cette tendance aurait des effets dentraînement sur dautres secteurs, notamment le BTP et le transport. En effet, le secteur agricole présente des signes fort encourageants. Malgré le démarrage tardif de la saison agricole, lexcédent pluviométrique et le travail rythmé des exploitants ont fini par arranger les choses. Plus de 5,3 millions dhectares sont emblavés et létat végétatif est très favorable. Selon une source de la Direction de la production végétale relevant du département de lAgriculture et du développement rural, « les céréales dautomne ont dépassé le stade de lépiaison et du lever et sont maintenant au stade du début de tallage. Et ce, pour lensemble des régions du Royaume. Si la pluie est au rendez-vous au mois de mars, il y aura un bon cru ». Malgré la progression du dollar par rapport à leuro ces derniers jours, Ahmed Lahlimi trouve que «le billet vert devrait peu évoluer et quil restera accroché à son niveau des derniers mois ». Faut-il rappeler que lessentiel des importations du Maroc se font en dollars et les exportations en euros. La baisse du dollar réduit en quelque sorte limpact du renchérissement de la facture pétrolière du Royaume, parfois de 15%. Les tensions qui pèsent sur le dollar, en loccurrence laggravation du compte courant américain, et le risque de diversification des réserves des Banques centrales asiatiques au détriment de la devise américaine, seraient de nature à alimenter lincertitude. Ceci conduirait à une appréciation continue de leuro qui serait préjudiciable à la croissance européenne et affecterait de ce fait léconomie nationale. Par ailleurs, la question énergétique reste le principal handicap de la croissance économique du Royaume. Dun côté on note une forte demande mondiale accentuée par la pression de la Chine et de lInde et aussi et surtout par la vague de froid qui sévit actuellement. Dun autre côté, il y a les perturbations de loffre qui se manifestent en particulier par les arrêts de production au Nigeria et les perturbations géostratégiques avec lIran, le Venezuela et la Russie. Cette tendance aurait un impact sur le renchérissement des cours du brut et sur la facture pétrolière du Maroc et, bien entendu, sur le déficit commercial. Lahlimi a tenu aussi a préciser que «l'entrée en vigueur d'un nouveau système de comptabilité nationale en juin prochain va donner plus de réalité à la valeur du PIB».