La croissance enregistrée au cours des dernières années laisse présager une relance pour l'exercice en cours. Les indicateurs du premier trimestre 2004 confortent, en effet, les premiers pronostics. Analyse des agrégats avant la dernière ligne droite de lexercice. L'année 2004 est-elle un tremplin vers la relance ? De l'avis des analystes du Centre Marocain de Conjoncture (CMC), l'actuel exercice serait pour l'activité économique au Maroc celui de la consolidation des acquis économiques et, partant, constituerait un créneau de transition pour une véritable relance. Pour rappel, le processus de croissance en 2003 a connu un trend haussier en faveur d'une bonne campagne agricole et d'une demande intérieure plus raffermie. Cette évolution a été le fruit des conditions climatiques avantageuses ayant prévalu tout au long de l'année, conjuguées aux performances enregistrées au niveau des activités non agricoles dont la valeur ajoutée consolidée s'est accrue au taux moyen de 3,2%. LAfrique en marge de la dynamique mondiale Les prévisions pour l'année 2004 passent nécessairement par une analyse du contexte international. Ces prévisions laissent présager que les performances enregistrées au cours des premiers mois de l'année 2004 perdureraient et afficheraient une cadence plus vigoureuse durant les derniers mois de l'année en cours. En effet, si la croissance économique mondiale est de retour, celle-ci serait répartie d'une manière inégale selon les grandes régions. L'économie américaine, après avoir affiché un recul, reprend de la vigueur et connaît actuellement un redressement économique important. L'économie japonaise, tirée vers l'avant par les performances de la Chine, avec environ 10% de hausse d'activité pour l'année en cours, devrait renouer avec la croissance et rompre avec les années de récession. L'Inde, de son côté, avec son poids démographique et son contexte géopolitique, afficherait une croissance de l'ordre de 7%. Les pays de l'Euroland profiteraient, mais à des niveaux différents, de cette expansion économique. Quant au continent africain, la majorité des pays serait en marge et ne profiterait guère de ce développement. La croissance attendue pour ces pays en 2004 ne dépasserait guère les 3% et ne pourrait, par conséquent, permettre de faire face aux fléaux qui frappent la région. Les agrégats de la croissance au Maroc Au Maroc, la croissance économique ne s'est malheureusement pas accompagnée d'une réduction du taux de chômage, qui reste élevé essentiellement dans les activités non agricoles. Les performances de la campagne agricole 2003-2004, notamment pour les céréales, constituent l'un des principaux moteurs de cette dynamique conjoncturelle. Concernant la parité du dirham, elle ne devrait pas connaître à court terme des fluctuations importantes; la devise nationale s'apprécierait légèrement vis-à-vis de l'euro en défaveur des exportations. Par ailleurs, et sur la base des indicateurs de conjoncture disponibles à la fin de mai dernier, les activités manufacturières devraient connaître une certaine reprise au terme de 2004 et afficheraient un taux de croissance similaire à celui de l'année écoulée. De l'avis des opérateurs économiques, le climat crispé des affaires qui a prévalu s'est dissipé et un regain d'activité est en train de s'installer dans plusieurs secteurs comme la chimie-parachimie, l'automobile, l'emballage et l'informatique. Le processus de croissance en 2003 a connu un trend haussier en faveur d'une bonne campagne agricole et d'une demande intérieure plus raffermie. Les pronostics concernant le secteur minier estiment que ce dernier connaîtrait, après une conjoncture internationale morose, une évolution positive. La branche des phosphates devrait connaître, au terme de 2004, une évolution favorable, comme l'atteste le comportement des exportations au cours des premiers mois. Quant au secteur du bâtiment et travaux publics, sa valeur ajoutée connaîtrait une croissance de 7,5%. Cette appréciation est le fruit des programmes engagés par les pouvoirs publics en matière d'infrastructures et de logement social. Toutes ces réalisations noccultent pas le fait que les départements ministériels aient du pain sur la planche. Il est temps, en effet, que les différentes réformes entamées soient achevées. On peut citer à titre d'exemple l'assurance-maladie obligatoire (AMO). La date de son entrée en vigueur est prévue pour janvier 2005 mais elle pose un problème. En effet, 46 décrets d'application devront être prêts dans les deux mois à venir. Ils apporteront des réponses aux différentes questions portant sur les soins à prendre en charge, les niveaux de cotisations patronale et salariale, la liste des médicaments remboursables ainsi que le taux de couverture. est-ce lannée de la reprise ? Le régime d'assurance-maladie pour les économiquement démunis pose par ailleurs un autre problème car son financement reste un vrai casse-tête : sera-t-il supporté par les salariés du secteur public ou privé ? Rien n'est moins sûr. Autre chantier majeur : la fiscalité locale, qui ne peut certainement pas attendre un délai supplémentaire pour sa réforme. Les 74 impôts existants (sinon plus ) sont aujourd'hui parmi les priorités de l'administration fiscale. Enfin, dans le domaine du tourisme, la conquête des principaux marchés émetteurs continuera à constituer un objectif essentiel pour les responsables du secteur. Il ne sera finalement pas anodin de parler de recadrage industriel, didentification des segments à forte valeur ajoutée et danalyse concurrentielle pour déboucher, en fin de parcours, sur des mesures incitatives et d'accompagnement censées faire de l'exercice 2004 une véritable année de relance économique.