* Effet des matières premières sur la balance commerciale. * Le Maroc importe plus quil nexporte de matières premières. Le Maroc est un pays à la fois importateur et exportateur de matières premières. Mais la balance commerciale sur ce créneau est déficitaire et risque de saggraver davantage. Les produits importés ont plus de valeur que les produits exportés. Le pétrole est le premier produit qui impacte la balance commerciale du pays et pénalise sérieusement léconomie nationale. La Loi de Finances a prévu un baril à 60 dollars en moyenne. Mais tout laisse croire que le brut devrait dépasser la barre des 70 dollars. Plusieurs secteurs ont été touchés sensiblement, notamment le transport et lindustrie. Les prix de vente et les prestations de services ont connu à leur tour des renchérissements successifs. LOffice national de lélectricité (ONE) a vu ses charges dexploitation augmenter à cause des niveaux records atteints par le fuel et le coke de charbon, principaux produits utilisés dans les centrales électriques. Le prix de l'or a atteint son plus haut niveau depuis près de 26 ans en ce mois de janvier, dopé par l'intérêt de plus en plus grand des investisseurs et spéculateurs sur fond de tensions géopolitiques ; idem pour le platine qui a enregistré un nouveau pic depuis mars 1980 à 1.035 dollars l'once. Le métal jaune avait progressé de 18% en 2005 et a pris près de 8% sur les deux premières semaines de l'année 2006. Lor est devenu une valeur refuge après la forte dépréciation du dollar. Lindustrie de lorfèvrerie marocaine devrait être touchée dans les mois qui viennent. LEgypte a déjà enregistré une perturbation du marché. La demande excède loffre et les bijouteries ont un problème dapprovisionnement. Les facteurs qui ont dopé l'or depuis quelques mois restent toujours d'actualité. Les investisseurs et spéculateurs achètent des matières premières pour diversifier leurs placements, et considèrent le métal jaune comme un placement sûr, peu exposé au risque de dépréciation. Pour les autres métaux, la bonne conjoncture internationale de lacier a entraîné un renchérissement important des intrants, surtout pour les billettes. Ce constat a poussé la Sonasid à revoir ses prix de vente à la hausse, ce qui sest répercuté sur le secteur des BTP. La forte demande en acier, notamment dans les pays asiatiques, et plus précisément la Chine qui représente plus de 50% de la production de la région, a créé des pressions sur la demande en fer et aussi sur la ferraille dont les prix ont atteint des records en 2004. Malgré un léger recul, la tendance à la hausse saccentue en 2005 et devrait se poursuivre en 2006. La production mondiale d'acier brut a dépassé le milliard de tonnes en novembre 2005 et devrait dépasser celle de 2004. Le Maroc importe une bonne partie de ses besoins sucriers (près de 50%) de létranger. Les cotations du sucre se sont appréciées, en moyenne, de 7,4% dun mois à lautre et de plus de 30% en un an, sur la base des dix premiers mois. La fermeté de la demande, en particulier celle du Brésil, ainsi que la perspective dun déficit de la production mondiale pour la campagne 2005/2006, sont à lorigine dune telle orientation. En progression quasi ininterrompue depuis le début de lannée, les cours du cuivre ont en moyenne augmenté de 5,2%, en décembre 2005, et de plus dun quart en 2005 en comparaison de la même période de lexercice écoulé. Cette évolution sexplique par le dynamisme de la demande mondiale, notamment celle de la Chine, ainsi que par la faiblesse des stocks du London Metal Exchange (LME). Au Maroc, il y a une forte demande en cuivre, notamment pour les fils, afin de répondre aux besoins du programme délectrification rural qui devrait sachever en 2007. Bon an mal an, le Royaume importe la majorité de ses besoins céréaliers. Les cours du blé ont affiché une hausse de 5%, poursuivant ainsi la tendance observée depuis quelques mois, en liaison avec le raffermissement de la demande conjugué aux prévisions de baisse de la production pour la campagne 2005/2006 aux Etats-Unis. En moyenne des dix premiers mois de lannée, les cotations ont en revanche laissé apparaître un repli de 4,3% par rapport à la même période de 2004. En attendant une bonne campagne agricole, les importations de blé devraient se poursuivre pour ravitailler le marché local. Le Maroc demeure le premier pays exportateur de phosphate. Mais malgré la forte demande, notamment pour répondre aux besoins de lagriculture dans les pays de lAsie du Sud et certains pays américains, les cours du phosphate en vrac sont restés quasi stables. Dautres pays concurrents comme la Tunisie et la Jordanie dopent le marché par leur forte offre. En revanche, lacide phosphorique a connu une certaine progression. Les gros contrats qui lient lOffice chérifien des phosphates (OCP) à des entreprises indiennes, pakistanaises ou iraniennes devraient doper son chiffre daffaires au titre de lannée 2005-2006.