L'étude d'impact de la garantie institutionnelle en faveur des TPME, commanditée par la Caisse centrale de garantie (CCG) à un cabinet international indépendant, s'est penchée sur les effets d'additionnalité économique et financière et sur l'efficacité micro et macroéconomique de la garantie des crédits en faveur des TPME. Détails. L'étude de l'impact de la garantie institutionnelle fait partie des bonnes pratiques recommandées à l'international, afin d'améliorer constamment l'efficacité et l'efficience des dispositifs de garantie. Pour le cas du Maroc, le travail et la pertinence des offres de la Caisse centrale de garantie (CCG) n'est plus à démontrer. Cependant, une étude sur l'efficacité des actions entreprises a été rendue nécessaire pour chiffrer l'impact des offres de garantie. Cela a constitué aussi une première à l'échelle nationale, puisque l'ensemble des évaluations précédentes se sont limitées à l'image/perception des produits ou à l'étendue de leur périmètre d'action. Ainsi, l'évaluation de l'impact et l'analyse des performances de la CCG ont adopté une approche combinant une analyse des statistiques des actions pour en tirer le degré d'additionnalité du système de garantie ainsi que l'évaluation des coûts/bénéfices pour les principaux intervenants. D'une manière sommaire, l'étude menée par un cabinet international a démontré clairement que la garantie institutionnelle a eu des retombées positives qui dépassent largement ses coûts. Le fonctionnement du système de garantie s'appuie sur l'emploi de ressources financières allouées pour mobiliser, avec effet de levier, le plus de crédits possibles en faveur des TPME. «L'évaluation du taux de rendement interne (TRI) consiste, à l'image d'un projet classique, à comparer les flux financiers générés aux dépenses nécessaires à la réalisation des activités. Dans le cas du système de garantie porté par la CCG, l'étude a montré que le TRI, évalué sur des bases très prudentes, se situe à 32%, nettement supérieur au coût d'opportunité ne dépassant guère 6%», précise Hicham Zanati Serghini, Directeur général de la Caisse centrale de garantie. En effet, selon les conclusions de l'étude, l'impact de la garantie à l'échelle du portefeuille a été clairement démontré à travers des investissements réels dépassant les prévisions, un comportement globalement satisfaisant des PME garanties et une contribution significative à l'économie en comparaison avec le niveau des dotations allouées. Cependant, l'impact macroéconomique est ressorti relativement modeste. Ce maillon faible est toutefois justifié, selon la CCG, par les hypothèses draconiennes adoptées par l'étude et par la faible contribution des PME au PIB et à l'investissement nationaux à cause de leurs limitations inhérentes dues à la gouvernance, la capitalisation, la valeur ajoutée et la prédominance de l'informel. Toutefois, pour sa part, l'Etat a bénéficié de retombées positives au niveau macroéconomique, notamment en termes de créations d'emplois et de ressources financières supplémentaires. «L'étude a montré que la garantie contribue annuellement à hauteur de 0,11% au PIB et de 1,47% à la formation brute du capital fixe. Chaque dirham de dotation allouée par le Trésor public à la CCG permet de mobiliser des crédits bancaires de 15 DH qui financent des investissements de 22 DH», souligne Hicham Zanati Serghini. La garantie a, en outre, permis de générer des recettes fiscales directes et indirectes au titre des opérations bancaires et des activités des PME garanties. Les retombées globales sont estimées à 2,8 DH de recettes pour chaque dirham de dotation débloquée. Ce qui conforte le Trésor dans son rôle de bailleur de fonds institutionnel. Quoiqu'encourageante, il n'en demeure pas moins que cette performance a été desservie par maints facteurs, tels que le faible niveau de structuration des PME et l'insuffisance de l'effort déployé par les groupements professionnels en vue de sensibiliser les entreprises aux opportunités offertes par la garantie institutionnelle. Ce qui soulève plusieurs points d'interrogation sur la mission fondamentale des fédérations professionnelles, à savoir la sensibilisation des adhérents. Par ailleurs, l'étude recommande un certain nombres d'actions pour améliorer l'efficacité du système de garantie, à savoir la continuation de la diversification de l'offre de garantie pour couvrir les financements bancaires et non bancaires (leasing, marchés financiers, finance islamique...) avec des coûts avantageux. Enfin, il est fortement recommandé de mener cet exercice d'évaluation d'impact à une fréquence régulière (tous les 5 ans par exemple), afin d'identifier les mesures facilitant l'ajustement et l'amélioration du système de garantie PME qui sera appelé à monter en puissance pour accompagner les stratégies sectorielles du Maroc.