L'efficacité et la pertinence de la Caisse centrale de garantie (CCG) n'est plus à démontrer. En effet, s'inscrivant dans les bonnes pratiques recommandées à l'international et afin d'améliorer constamment l'efficience des dispositifs de garantie, la CCG a commandité une étude de l'impact de la garantie institutionnelle. Cette étude constitue une première à l'échelle nationale puisque l'ensemble des évaluations précédentes se sont limitées à l'image-perception des produits ou à l'étendue de leur périmètre d'action. Ainsi, s'inspirant des expériences d'évaluation d'impact menées à l'international, l'analyse des performances de la CCG a adopté une approche combinant une revue documentaire et statistique, une appréciation de l'additionnalité du système et une étude approfondie des coûts-bénéfices pour les principaux intervenants dans le système. Aussi, les principales conclusions de l'étude démontrent clairement que la garantie institutionnelle a eu des retombées positives qui dépassent largement ses coûts. En effet, selon les conclusions de l'étude, l'impact de la garantie a l'échelle du portefeuille a été clairement démontré à travers des investissements réels dépassant les prévisions, un comportement globalement satisfaisant des PME garanties et une contribution significative à l'économie en comparaison avec le niveau des dotations allouées. Cependant, l'impact macroéconomique est ressorti relativement modeste. Ce maillon faible est toutefois justifié, selon la CCG, par les hypothèses draconiennes adoptées par l'étude et par la faible contribution des PME au PIB et à l'investissement nationaux à cause de leurs limitations inhérentes dues à la gouvernance, la capitalisation, la valeur ajoutée et la prédominance de l'informel. Par ailleurs, la CCG note, dans les conclusion de l'étude, que les mécanismes de garantie peuvent être considérés comme ayant réussi lorsqu'ils arrivent à allier efficience de gestion à l'effet multiplicateur de la garantie en raison du non décaissement systématique et immédiat des engagements. Ainsi, pour le cas de la CCG, les deux conditions ont été démontrées, ce qui confère à la garantie un effet largement supérieur à des mesures comme les subventions et les ristournes d'intérêts qui sont souvent citées comme alternatives par la littérature financière internationale. Dans ce sens, malgré la baisse des taux d'intérêts consécutifs à la libéralisation du secteur bancaire, les PME trouvent toujours des problèmes d'accès au financement en raison des sûretés insuffisantes. Ainsi, les ristournes d'intérêt n'auraient produit qu'un impact limité, comme l'a démontré l'expérience des mécanismes de cofinancement. D'autre part, avec un effet multiplicateur de un seulement pour les subventions, le même impact économique aurait nécessité de décaisser effectivement plus de 3 milliards de dirhams pour l'équivalent de la quotité de garantie de 50%, tandis qu'une subvention équivalente à 20% du crédit aurait requis presque la même enveloppe de garantie mais avec un impact plus réduit puisque le problème de sûreté n'aurait pas été résolu. En gros, les calculs effectués, qui plus est, avec ces hypothèses conservatrices et pénalisantes, ont abouti à un taux de rendement largement supérieur à la majorité des investissements, y compris ceux à but lucratif. Ces calculs ont été ensuite challengés en prenant comme investissement l'ensemble des dotations depuis 2000 mais le taux de rendement est resté supérieur au coût d'opportunité. La CCG est donc un outil discrètement efficient.