◆ La pondération du Maroc dans l'indice MSCI FM passe de 8,5% à plus de 13%. Ceci devrait se traduire par l'injection de 20 millions de dollars à travers les fonds d'investissement étrangers. Par A. Hlimi
Le Maroc est de mieux en mieux représenté dans le MSCI FM, affichant en quelques mois sa plus forte augmentation et ce, depuis son intégration à cet indice en 2013. «Il s'agit d'une hausse de +494 points de base (PBS), passant de 8,49% en août 2020 à 13,43% à fin novembre 2020», précise AGR dans un rapport sur la révision semi-annuelle du MSCI FM. Dans le cadre de cette révision, Morgan Stanley a publié les nouvelles pondérations de son indice phare le MSCI FM standard et dont les implémentations par les gérants de fonds prendront effet le 30 novembre, a fait savoir la même source, notant que l'événement phare de ce «rebalancement» concerne la sortie du Koweït qui pesait près de 37% dans cet indice. Ce pays intègre désormais l'indice MSCI Emerging Markets (EM). D'après les analystes d'AGR, l'amélioration de la représentativité du Maroc au sein du MSCI FM a impliqué un relèvement technique des pondérations de l'ensemble des valeurs qui le composent. «Plus en détails, nous relevons 10 valeurs qui représentent 6 secteurs cotés : Télécoms, Banques, Ciment, Agro-alimentaire, Assurance et Distribution énergétique. Les trois grandes capitalisations du marché marocain, à savoir Maroc Telecom, Attijariwafa bank et LafargeHolcim Maroc pèsent désormais 63,3% dans l'indice MSCI FM Maroc», constatent-ils. Parallèlement, les valeurs BCP, Cosumar, Bank Of Africa, CIMAR (Ciments du Maroc), Wafa Assurance, Taqa Morocco et Total Maroc représentent 36,7% de cet indice. «En dépit de la hausse significative du poids du Maroc dans l'indice MSCI FM, nous croyons que le flux induit par la gestion passive serait limité», soulignent les analystes, expliquant qu'il s'agit d'un volume additionnel envers le marché marocain ne dépassant pas les 20 M$ d'ici le 30 novembre 2020. Et de poursuivre : «Sur la base de nos échanges avec les gérants de fonds étrangers, notre avis repose sur deux arguments». Tout d'abord, la gestion indicielle passive relative au MSCI FM perd de plus en plus en attractivité auprès des gérants de fonds étrangers, estiment les analystes, faisant remarquer qu'en raison de la sortie de plusieurs pays importants de cet indice (Qatar, EAU, Argentine et Koweït), les gérants de fonds étrangers semblent privilégier de plus en plus une approche dynamique à travers une stratégie de stock-picking. Il s'agit également de la décision du MSCI d'opérer la sortie du Koweït de l'indice FM 100 durant les 5 prochaines dates de révision afin de lisser l'impact sur la liquidité des différents pays impactés par ce reclassement, dont le Maroc. Par ailleurs, les analystes de l'AGR font observer que la sortie du Koweït du MSCI FM a profité principalement à cinq pays (Vietnam, Maroc Bahreïn, Kenya et Roumanie). Les poids du Nigéria, du Bangladesh et du Liban ont, de leur côté, été gelés et ce, malgré cette révision importante. À l'origine de cette décision, les problématiques actuelles de change et de liquidités dont souffrent ces marchés. A rappeler que le dernier relèvement significatif du poids du Maroc s'est opéré en mai 2019 suite à la sortie de l'Argentine du MSCI FM. À cette date, ce poids avait connu une appréciation de +187 PBS passant de 7,66% à 9,53%.