Les jeunes travailleurs sont souvent les premiers à voir leurs heures réduites ou à faire l'objet d'un licenciement. L'urgence suscitée par le COVID-19 touche pratiquement tous les individus dans le monde entier, peu importe leur âge, leurs revenus ou leur pays, mais les jeunes, dans leur quête de travail, devraient en ressentir le contrecoup de manière plus brutale, selon des experts de l'Organisation internationale du Travail (OIT). «Déjà, en temps de prospérité économique, les jeunes ont des difficultés à accéder à un emploi décent», affirment les experts de l'OIT dans une analyse publiée jeudi. Des chiffres de 2019, c'est-à-dire avant l'apparition du virus, démontrent cet état de fait, un jeune sur cinq âgé de moins de 25 ans (soit 267 millions de jeunes dans le monde) étant non scolarisé, sans emploi ni formation, rappelle l'étude. S'agissant des conséquences économiques de la pandémie de COVID-19, «les jeunes travailleurs sont davantage impactés par les récessions que leurs collègues plus âgés et plus expérimentés», fait observer les experts. «On constate en effet que les jeunes travailleurs sont souvent les premiers à voir leurs heures réduites ou à faire l'objet d'un licenciement. En l'absence de réseau et d'expérience, il peut s'avérer plus difficile pour eux de trouver d'autres emplois considérés comme décents et, de ce fait, ils peuvent être poussés à accepter un travail avec une moindre protection en matière sociale et juridique», relèvent-ils. Quant aux jeunes entrepreneurs et aux coopératives de jeunes, ils rencontrent des problèmes similaires en raison des difficultés économiques qui rendent plus difficiles de trouver des ressources et des financements, sachant qu'ils manquent de savoir-faire pour affronter des conditions économiques problématiques, affirme la même source. Trois jeunes sur quatre travaillent dans l'économie informelle (notamment dans les pays à bas revenu et à revenu intermédiaire), par exemple dans l'agriculture et dans les petits cafés et restaurants, fait observer l'étude. «Comme ils n'ont que peu d'argent devant eux, ou parfois pas d'argent du tout, ils ne peuvent se permettre d'arrêter de travailler et de se confiner volontairement», ajoute-t-on. De nombreux jeunes travailleurs connaissent des «formes atypiques d'emploi» comme, par exemple, le travail à temps partiel, le travail temporaire ou les «petits boulots», des emplois sont souvent mal payés, avec des horaires irréguliers, un statut précaire et peu ou pas de protection sociale (congés payés, retraites, congés-maladie, etc.). «Quand les dirigeants du monde entier décideront de mesures de soutien et de relance, il sera indispensable d'inclure des dispositions spécifiques pour aider les jeunes et de s'assurer qu'ils sont bien inclus dans les dispositifs de soutien, qu'ils soient employés ou entrepreneurs», plaident les experts.