Au programme, figurent la requalification urbaine, la réhabilitation des médinas, la préservation du patrimoine et le renforcement des équipements de proximité. Les projets ont eu l'aval de tous les acteurs concernés, notamment les opérateurs locaux. La première phase du programme de la politique de la ville a été présentée dernièrement par Nabil Benabdellah. Le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Politique de la ville a mis en exergue les différents chantiers qui sont lancés, ou qui le seront, entre la période 2013-2017. Il s'agit de 23 projets concernant 14 régions et qui devront nécessiter des investissements de l'ordre de 8,9 Mds de DH. Le ministère contribuera à hauteur de 21%. «C'est un programme ambitieux qui mobilise plusieurs partenaires. Il s'agit de 53 collectivités territoriales, 15 départements ministériels et 8 organismes publics», a annoncé Benabdellah dans un point de presse. Pratiquement, une année de préparation a été nécessaire pour arrêter la première phase du programme. Après les Assises de la ville, un large débat national, regroupant les différents acteurs concernés s'est déroulé de février à juin 2012 et a abouti à l'adoption d'un référentiel commun à toutes les villes. Des ateliers et des forums nationaux et régionaux sont organisés faisant appel à différents opérateurs et administrations. L'idée est de favoriser la concertation sur les différents chantiers et la méthodologie à adopter. La société civile a été associée et les réseaux sociaux ont assuré la consultation citoyenne. Le référentiel adopté fixe un ensemble de recommandations pour toutes les parties prenantes au développement des villes. Ce nouveau référentiel s'appuiera sur plusieurs outils : réforme de la loi sur l'urbanisme, introduction de nouveaux fonds de soutien à l'habitat, mise en place d'une agence centrale pour la gestion du foncier public... Multiples approches A partir de 2013, le département de tutelle a mobilisé les acteurs locaux pour le montage des projets, et les premières conventions ont été signées. «Nous avons adopté trois approches pour identifier les projets. La première consiste à faire appel à des projets intégrés de développement de territoire. La deuxième est relative à l'accompagnement des initiatives locales et, enfin, la troisième consiste à cibler les territoires soumis à de fortes pressions et qui ont un déficit en matière d'équipement», a indiqué Benabdellah. Par ailleurs, quatre critères sont arrêtés pour le choix des projets. Il s'agit de répondre à la conception globale de la politique de la ville et l'adoption de l'approche participative. Les projets doivent être intégrés dans leur dimension productive sociale et durable, et bénéficier d'un partenariat financier. L'enveloppe globale est déclinée en plusieurs lots de projets intégrés. La requalification urbaine intégrée s'adjuge la part du lion avec 6,7 Mds de DH et concerne 16 projets. Au programme, figurent la création et l'aménagement de zones d'activités économiques, la réalisation d'équipements structurants de proximité, le renforcement du réseau de voiries et d'assainissement, la restructuration des quartiers sous-équipés et la création d'espaces verts. 1,4 Md de DH dans 23 projets sera mobilisé pour la réhabilitation des anciennes médinas. Les fonds seront prioritairement destinés à traiter les habitats menaçant ruine. Il est question d'assurer un accompagnement technique, à travers la réalisation des études, et de préserver les monuments historiques et, aussi, de créer des équipements de proximité et des espaces d'animation. Pour les nouvelles villes, 546 MDH seront mobilisés pour relancer les pôles urbains existants (Tamansourt et Tamesna) et créer de nouveaux pôles (Atlantic Free Zone et Tagadirt). Pour Nabil Benabdellah : «Il faut réconcilier les orientations politiques avec les réalités des villes. Nos cités doivent être une véritable source de création de richesse et de solidarité sociale, et non seulement un lieu d'habitation. Notre stratégie consiste à améliorer le cadre de vie urbain et aussi de prendre en considération le milieu rural». Pour lutter contre les foyers de précarité et de marginalisation, aussi bien dans les villes que les campagnes, l'idée est de créer des espaces intégrés. Il faut trouver de nouvelles formules pour réduire la pression démographique et urbanistique. La politique de la ville devrait donner une nouvelle impulsion à la gouvernance et à la gestion urbaine.