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Rencontre régionale sur la politique de la ville : L'émergence globale de la région du Grand Casablanca, une nécessité urgente pour la politique urbaine
Le périple, entamé par le ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, Nabil Benabdellah, dans le cadre des débats régionaux autour de la politique de la ville, l'a conduit jeudi dernier à Casablanca. Et c'était l'évènement de clôture de la caravane lancée il y a plusieurs semaines et ayant sillonné les différentes régions du royaume. La grande salle de la wilaya du grand Casablanca, ayant abrité la rencontre, était on ne peut plus archicomble. Le wali, les gouverneurs des préfectures et provinces de la Région, les présidents et les élus des institutions élues du Grand Casablanca, des promoteurs immobiliers, des architectes, des acteurs associatifs, des universitaires, des représentants des médias et de nombreux citoyens y étaient présents. L'évènement était à la taille de cette métropole mouvementée. Dans son intervention à cette occasion, le ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, Nabil Benabdellah a affirmé que la satisfaction des conditions de l'émergence globale de la région du Grand Casablanca est devenue une nécessité urgente et une priorité pour la politique urbaine. Et de souligner que l'organisation d'un atelier de concertation sur ce sujet «revêt une grande importance, surtout que le défi majeur de cette région n'est pas uniquement d'ordre local ou régional mais un défi national et international, eu égard de la place de la métropole dans le système urbain national». "Etant donné sa place comme capitale économique du Royaume, Casablanca constitue un espace métropolitain et un pôle principal pour relever les défis de la mondialisation et l'ouverture sur les marchés mondiaux", a ajouté le ministre, notant que "les questions fondamentales de la ville ne concernent pas seulement la population locale et les responsables locaux, mais il s'agit d'une question nationale vitale pour l'avenir du pays dans son ensemble". Et d'ajouter que malgré la place nationale de Casablanca, ses potentialités économiques et culturelles ainsi que les efforts déployés et les grands chantiers lancés dans les domaines de l'habitat, du transport et de l'infrastructure, "la capitale économique fait face à des contraintes dans des secteurs vitaux (emploi, logement et transport) et des dysfonctionnements fonctionnels et un déficit enregistré au niveau des équipements et infrastructures". Ces problèmes nous interpelle quant à l'efficience du système de l'unité de la ville, des priorités d'intervention, des approches de rénovation urbaine et de la façon de réhabiliter l'ancien médina et des politiques adoptées pour faire face à l'habitat menaçant ruine, les bidonvilles et d'autres problématiques notamment celles liées à l'urbanisation croissante. Pour remédier à ces problèmes, cela requiert des "solutions urgentes", le lancement d'un débat "franc et constructif, un diagnostic participatif de la réalité locale et l'adoption d'une nouvelle approche basée sur la participation de tous les acteurs économiques et sociaux, et des politiques et des programmes cohérents", a-t-il estimé. Selon lui, cet objectif nécessite "une politique urbaine basée sur une vision stratégique contractuelle, avec des objectifs et moyens clairs et l'instauration des jalons d'une bonne gouvernance garantissant l'efficacité, la convergence et la complémentarité entre les différentes actions". Pour sa part, le wali de la région du grand Casablanca, Mohamed Bousaid a affirmé que cette rencontre de concertation tire son importance de la taille de la ville de Casablanca, la plus grande agglomération urbaine au niveau national, et des défis auxquels fait face cette ville au niveau du logement, l'urbanisation, l'emploi, le transport urbain et les équipements de base, outre l'aménagement du territoire, les exigences du développement économique, l'amélioration des conditions de vie et les problématiques de la gouvernance locale. Ces problématiques requièrent la conjugaison des efforts de tous les acteurs en vue de maintenir l'équilibre et la cohérence économique et sociale, a-t-il souligné, relevant que la ville connait la réalisation de plusieurs projets structurants et de développement, ainsi que des projets sociaux visant à atteindre un développement durable et intégré. Il a, dans ce cadre, passé en revue les effets de la question des habitations menaçant ruine notamment après les deux catastrophes qu'a connues la ville de Casablanca récemment, ce qui a supposé, suite aux instructions royales, de prendre un certain nombre de mesures à caractère urgent dont le recensement de ces habitations et la quête des solutions pour la population sinistrée. Il a, à cet effet, exprimé la disposition de tous les acteurs de la région à adhérer à ce chantier de la politique de la ville en vue d'élaborer une politique efficiente et réalisable. Cette rencontre a été marquée par la présentation des grandes lignes de la politique de la ville et les contraintes auxquels fait face la ville et les objectifs que le ministère compte atteindre en collaboration avec tous les acteurs. La réussite du dialogue national sur la politique de la ville tributaire d'une forte volonté pour parvenir à un modèle réalisable Juste après la rencontre débat, le ministre a tenu une conférence de presse sur les lieux. Lors de cette rencontre avec les représentants des médias, il a souligné que la réussite du dialogue national sur la politique de la ville nécessite une forte volonté en vue de parvenir à un modèle réalisable sur le terrain. Ce dialogue national "permettra la mise en place d'un cadre de référence en concertation avec tous les intervenants dans le secteur du logement et de l'urbanisme", a-t-il dit. M. Benabdellah a souligné que pour atteindre cet objectif, il faut engager une réforme profonde du système de l'immobilier et de l'urbanisme au Maroc pour être en phase avec les mutations que connait le secteur et dépasser les contraintes réglementaires et institutionnelles qui entravent le développement urbain des différentes villes du Royaume. S'agissant des dysfonctionnements que connait le secteur, le ministre a affirmé que son département œuvre selon ses prérogatives pour traiter ces irrégularités, selon une vision basée sur la proximité et qui prend en compte l'aspect social, tout en entamant une réforme du cadre juridique et législatif régissant le domaine du logement au Maroc et ce pour simplifier les procédures, garantir une transparence dans la gestion et lutter contre toute formes de corruption. M. Benabdellah a relevé que les procédures en vigueur notamment les lois et les documents d'urbanisme nécessitent une révision totale en conformité avec les principes de la bonne gouvernance, pour réduire la confusion des responsabilités et compétences entre autorités locales, les élus et les agences urbaines. Evoquant la question des habitations menaçant ruine, le ministre a souligné que l'Etat adopte une approche urgente pour traiter cette problématique et trouver des solutions dans l'immédiat pour la population résidant ce type de logement, soulignant que l'intervention de l'Etat requiert l'adoption d'une nouvelle loi qui donne plus de pouvoirs et de ressources. Concernant la ville de Casablanca, le ministre a noté que cette métropole est une exception qui nécessite une approche spécifique et la mobilisation davantage de moyens pour faire face aux problématiques dont elle souffre. Et d'ajouter que malgré ses atouts, Casablanca, elle seule, reste incapable à résoudre ces problèmes qui entravent son développement, citant à titre d'exemple la question du transport urbain. Le ministre a, dans ce cadre, précisé que le gouvernement doit assumer sa responsabilité à aider la population casablancaise et les acteurs locaux à trouver une solution définitive qui répond aux attentes de tous les intervenants.