La politique de la ville requiert l'adoption d'une approche foncière globale engageant le gouvernement dans son ensemble, dans la perspective d'assurer un urbanisme durable et opérationnel, a indiqué mardi à Rabat le ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, Nabil Benabdellah. “Nous devons réfléchir à un urbanisme plus opérationnel, plus dans la planification, dans l'encadrement, l'accompagnement des projets et dans le contrôle à postériori et cela nécessite des réaménagements juridiques et réglementaires importants”, a précisé M. Benabdellah dans une déclaration à la MAP en marge d'un colloque sur “Les grands projets urbains : expériences et avenirs”. Il est nécessaire de “penser ces grands projets structurants comme des projets prospectifs et ne pas être uniquement soumis à une pression régulière pour répondre aux phénomènes de l'habitat et du logement, et aux questions de bidonvilles et d'habitat insalubre”, a affirmé le ministre, soulignant l'importance de la convergence des politiques publiques dans la mise en œuvre d'un urbanisme durable. M. Benabdellah a mis l'accent sur un certain nombre de défis urbains, notamment l'accroissement annuel de 2,2 pc de la population urbaine au Maroc, ce qui nécessiterait la création de “123.000 logements, pour lesquels il faut aménager 1250 hectares”, a-t-il précisé. Pour sa part, le directeur général de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), Anass Houir Alami, a indiqué que “le Maroc doit simultanément résorber les déficits” en matière de logement et “créer en même temps les conditions pour accueillir près de 130.000 ménages” supplémentaires chaque année. M. Alami, lors de son allocution, a mis en exergue la participation active de la CDG dans le développement du Maroc, et plus particulièrement dans le domaine du logement et des nouvelles technologies. A titre d'illustration, M. Alami a cité la ville de Casablanca où trois nouveaux pôles urbains sont à l'étude ou connaissent des débuts d'exécution. De son côté, le président du directoire du groupe Al Omrane, Badre Kanouni, a souligné la nécessité de créer des alternatives urbaines à la pression que connaissent les grandes villes du Royaume, et à la prolifération des bidonvilles et l'augmentation de l'habitat insalubre. “Le groupe Al Omrane a agi dans la logique de développement de nouveaux pôles et la création de nouvelles villes”, a précisé M. Kanouni, qui a affirmé que “depuis l'année 2000, 50 pôles urbains et zones d'urbanisation nouvelles ont vu le jour sur l'ensemble du territoire national, dont 17 dépassent pratiquement les 100 hectares, et totalisent un investissement global de 8 milliards de dirhams”. Dans le colloque “Urbanis”, organisé conjointement par CDG Développement, Jnane Saïss Développement et l'Institut CDG, trois ateliers ont été programmés, portant sur les “Contexte, stratégie, acteurs et modes opératoires”, les “Infrastructures, services publics et activités” et les “Aménités et qualité de vie”.