Le ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, Nabil Benabdellah, a affirmé, lundi que les besoins de la population en matière d'habitat requièrent la mobilisation de 3.000 hectares par an dans le but de répondre à l'urbanisation galopante que connaît le pays. Même si les villes marocaines ne couvrent que 2 pc de la superficie nationale, les périmètres urbains et les régions périurbaines abritent 65 pc de la population nationale, a-t-il dit, dans un exposé, présenté devant la Commission des finances, des équipements, de la planification et du développement régional à la Chambre des conseillers dans le cadre des consultations lancées par le ministère, en prévision des premières Assises nationales sur la politique de la ville, prévues en juin prochain à Rabat. Il a fait savoir à cette occasion que trois millions de citadins se trouvent dans une situation de pauvreté et que 13 pc d'entre eux résident dans un habitat indécent dans des quartiers sous équipés. Pour le ministre, le projet en cours d'élaboration vise l'adoption d'une politique ayant pour objet le développement de villes durables, intégrées, productives et solidaires, capables de jouer pleinement leur rôle en tant que pôle de développement et espaces de production de la richesse et de création de l'emploi. Cette politique devra aussi contribuer à améliorer le cadre de vie des espaces urbains souffrant d'un déficit en termes d'habitats, d'équipements et d'accès aux services de base. La politique de la ville, en cours d'élaboration selon une approche participative associant collectivités locales, secteur privé et société civile, vise également l'édification de villes plus dynamiques, a-t-il noté, rappelant que l'initiative de son département d'ouvrir un tel débat sur la politique de la ville s'inscrit dans le cadre du programme du gouvernement. Le ministre a rappelé à cette occasion que la politique de la ville, objet de ce débat national, se propose aussi de rechercher des solutions aux dysfonctionnements que connaissent les villes dont le problème du chômage qui requiert pour sa résolution la création de 250.000 postes d'emploi par an en milieu urbain. Il est également nécessaire de rechercher une solution appropriée à la question du manque d'harmonisation du tissu urbanistique, aux grandes disparités entre grandes, moyennes et petites villes, et à l'absence de visibilité sur la fonction des villes en général. Le ministre a également souligné que le manque de documents d'urbanisme constitue le plus grand défi auquel se heurte la politique de la ville, notant que la plus grande partie de ces documents font encore défaut ou sont dépassés par la dynamique urbaine. Il est également impératif, a-t-il relevé, d'œuvrer pour combler le déficit qu'accuse la gestion urbaine, appelant tous les intervenants à enrichir ce dialogue national autour de la politique de la ville par des propositions et recommandations visant à promouvoir la bonne gouvernance dans la gestion du secteur, à améliorer le cadre de vie des populations, à contribuer au renforcement de la justice sociale, à créer des cités intégrées, solidaires, plus attractives et compétitives pour le bien du pays et des habitants. Le ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, Nabil Benabdellah, a affirmé lundi à Rabat que le Maroc compte pas moins de 114.000 habitats menaçant ruine, un secteur qui a coûté à l'Etat la somme 1,35 milliard de dirhams pour son entretien et sa restauration durant la période 2003-2011 ayant. Plus de 87.500 ménages ont bénéficié de ces opérations de restauration et d'entretien de ces unités, a-t-il dit dans une réponse à une question orale à la Chambre des représentants, précisant la ville de Casablanca abrite à elle seule 4.000 habitats menaçant. Evoquant le dernier effondrement d'un immeuble survenu dans la Médina de Casablanca et qui a coûté la vie à 5 personnes, le ministre a indiqué que des études techniques sont en cours pour déterminer les causes de ce drame et élucider le cas d'autres incidents survenus aussi bien dans la Médina qu'ailleurs (El Fida et Mers Sultan etc…). Deux commissions composées des départements concernés, d'un bureau d'étude et de l'Ordre national des architectes, ont été mises sur pied pour faire le point de la situation et établir une liste exacte de toutes les unités menaçant ruine, a-t-il fait savoir. Il s'agit d'un problème très complexe dont le traitement se heurte à divers obstacles tenant ayant trait notamment à la situation juridique des immeubles, à la vulnérabilité des habitants, à la vétusté des bâtiments et au manque d'entretien, a affirmé le ministre qui a annoncé que la priorité sera donnée à ce problème, qui menace des vies humaines en faisant bénéficier en priorité les familles concernées des programmes d'habitat social.