Le ministre de l'habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, Nabil Benabdellah, a réaffirmé, lundi soir à Rabat, son engagement d'intensifier la lutte contre toutes les formes de corruption, d'abus et de rente dans le but ultime d'absorber le plus tôt possible le déficit en logements dans le pays. S'exp rimant lors d'une conférence de presse, le ministre a présenté les grandes lignes du plan d'action de son département pour la période 2012-2016 qui insiste la nécessité d'assainir le secteur de tels phénomènes aussi bien à l'intérieur du ministère qu'au sein des établissements qui en relèvent, a-t-il dit. "En tant que ministre, il m'incombe de rechercher des solutions aux pro blèmes que connait le secteur de l'urbanisme et de l'habitat", a-t-il affirmé, précisant que "ce qui le préoccupe le plus c'est de gérer ce secteur, dans la transparence et la clarté, de présenter aux questions en suspens les réponses politiques, économiques et sociales appropriées et de dégager une politique susceptible de mettre fin à la corruption, aux abus, à la dépravation et à toutes les pratiques nuisibles", a souligné M. Nabil Benabdellah. Dans ce cadre, a-t-il dit, le ministère ne fera preuve d'aucune complaisance envers les auteurs de tels actes aussi bien à l'intérieur du ministère que dans les établissements qui en relèvent. Il a fait savoir à ce propos, qu'il lui a été demandé de publier la liste des personnes impliquées dans de tels actes, ajoutant qu'il n'a pas l'intention de perdre ni ses efforts, ni son temps dans la recherche des noms des responsables de telles pratiques frauduleuses. Il s'est interrogé à cette occasion sur la suite à donner à la publication de telles listes, précisant que son département traitera avec fermeté de tels dossiers et que des mesures seront prises à l'encontre des responsables éventuels de tels actes. Evoquant le programme d'action de son gouvernement, adopté lors du dernier Conseil de gouvernement, le ministre a indiqué que ce programme procède d'un constat d'un secteur, qui reste marqué par la faiblesse de l'équilibre du tissu urbain, en raison de sa concentration le long du littoral atlantique, des contraintes auxquelles sont confrontées les petites et moyennes villes et la coordination non maîtrisée entre les différentes composantes du tissu urbain au Maroc. Il a évoqué de même l'urbanisation galopante dans le pays, dont les conséquences se font sentir sur l'aggravation du déficit en logements estimé à l'heure actuelle à 840.000 unités et les problèmes liés à la mobilisation et à la gestion du patrimoine foncier nécessaire. Le secteur, a-t-il ajouté, souffre de diverses contraintes tenant notamment à la faiblesse des instruments d'intervention, à la vétusté des lois, à l'absence de tout moyen d'intervention en matière de traitement du phénomène de l'habitat menaçant ruine, et à la non conformité des procédures d'intervention et des programmes existants aux spécificités du monde rural. Il a également indiqué que le secteur est confronté à la domination de l'informel, à la faiblesse de la convergence des politiques publiques et à la multiplication des intervenants sans définition exacte de leurs attributions. Selon le ministre, 30 pc des habitants des villes vivent dans des quartiers pauvres qui souffrent de la faiblesse des services et des équipements et 12 pc de ces citadins occupent des habitations insalubres. Il a fait savoir que le programme d'action de son département se propose de réaliser cinq objectifs majeurs visant l'amélioration des programmes de planification de l'espace, l'institutionnalisation de la mise en œuvre de la convergence, la mise en place des fondements de la politique de la ville, la diminution du déficit en logements, la mise à niveau et le développement du secteur, et l'introduction de la bonne gouvernance dans le but de réaliser les projets identifiés concernant aussi bien la production de la richesse et le développement à l'intérieur des cités, que le renforcement de l'intégration des villes et de l'espace et de la cohésion sociale en passant par la réduction des disparités urbaines et la lutte contre l'exclusion et la consolidation de la convergence des programmes sectoriels. Le ministère de l'habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville s'est doté, pour ce faire, d'une vision globale claire en matière d'aménagement du territoire national fondée sur l'intégration des espaces et l'encadrement de leur développement dans l'objectif de renforcer leur compétitivité, garante de leur développement durable, a indiqué le ministre, ajoutant qu'il sera également procédé à l'élaboration de plans prospectifs destinés à assurer la coordination des politiques sectorielles et à développer des instruments de contrôle et de veille. Il a fait savoir dans ce cadre que le taux de couverture du territoire national par des documents d'urbanisme s'élève actuellement à 88 pc et que la diminution de 50 pc du déficit en logements requiert la production de 170.000 unités par an. Il sera procédé aussi dans le cadre de ce programme d'action à l'entretien de l'habitat menaçant ruine et à la production de 500.000 unités d'habitat social et de 100.000 unités dédiées à la classe moyenne, selon le ministre, qui a fait état de l'existence de programmes de construction de logements au profit des jeunes et des familles de fondation récente et d'habitat locatif. Une nouvelle approche sera en outre mise en œuvre pour encadrer l'habitat dans le monde rural, a-t-il dit, tout en soulevant nombre d'interrogations pour parvenir aux meilleures formules possibles pour permettre aux couches défavorisées d'accéder à un habitat décent et d'absorber le plus tôt possible le déficit en logements dont souffre le pays.