La place casablancaise poursuit son train-train quotidien, plombée par le manque de profondeur, la faiblesse des volumes, mais surtout par la perte de confiance tant de la part des émetteurs que des investisseurs. A la clôture de la séance du 26 juin, le Masi et le Madex perdaient ainsi 0,34 et 0,37%, ramenant leurs performances annuelles respectives à -10,02 et -10,28%. Il faut croire que les «signaux», ou du moins les réformes promises par le ministre de l'Economie et des Finances, Nizar Baraka, lors du débat tenu la semaine dernière consacré à la relance du marché boursier et à l'essor du marché des capitaux (www.financenews.press.ma), n'ont pas eu suffisamment d'effets. Même si l'on ne peut douter de la sincérité de la démarche de l'argentier du Royaume, il paraît pour le moins évident que les investisseurs sont immunisés aux effets d'annonce, attendant plutôt un passage à l'acte. C'est embêtant. Car cela voudrait dire qu'ils continueront de mépriser la place au moins jusqu'à la fin de l'année, date avancée par Baraka pour voir les premières réformes se concrétiser. Et, parallèlement, les principaux indices de la place vont continuer de dévisser ! Aujourd'hui, il n'est même plus permis de croire que la prochaine publication des résultats semestriels des sociétés cotées aura un impact positif sur le Masi. Peu probable en tout cas, au regard de la morosité actuelle et de la profondeur du malaise qui sévit sur un marché où les principaux acteurs semblent avoir déposé une démission collective. Aujourd'hui, il semble d'ailleurs de plus en plus difficile de faire un pronostic sur la tendance de l'indice général d'ici la fin de l'année, quoiqu'il paraît évident qu'on s'achemine vers une performance négative. Le tout est de savoir quelle sera l'amplitude de la baisse. En tout cas, même les sociétés de Bourse, qui tirent la langue en raison de chiffre d'affaires qui s'effritent comme peau de chagrin, ne s'aventurent pas trop dans les pronostics. La majorité se contentant, désormais, de notes journalières pour décrire l'évolution du marché. En attendant plus de visibilité, mais histoire également de s'occuper dans un marché où il ne se passe pratiquement rien. Mais à qui incombe la responsabilité d'une telle situation ? A tous. Aux sociétés de Bourse à l'origine de tous les grands scandales qui ont secoué le marché et qui ont sciemment survalorisé certaines entreprises cotées. Au gendarme du marché qui, même s'il a mis un certain nombre de garde-fous, n'a su suffisamment sanctionner les brigands financiers pour annihiler toute tentative de récidive. Aux pouvoirs publics qui initient des réformes cosmétiques et font errer dans les couloirs de l'Administration, parfois pendant plusieurs années, des textes de loi urgents. Mais également à tous ceux qui ont pris la Bourse de Casablanca pour un casino. Ils sont tous coupables !