La rencontre organisée, hier, à la Bourse de Casablanca, par le ministère de l'Economie et des Finances, le Moroccan Financial Board et la Société Gestionnaire de la Bourse, aura été instructive à plus d'un titre (voir pages 10 et 11). D'abord, pour une fois, on est sorti des sentiers battus, c'est-à-dire de la langue de bois assez courante dans ce type de rencontres, au profit d'un discours concret et pour le moins rassurant. Ensuite, les intervenants directs du marché, ceux à qui incombe en partie la responsabilité de la situation actuelle, ont fait profil bas pour reconnaître leurs erreurs. Enfin, il y a l'engagement des pouvoirs publics à apporter, dans les meilleurs délais, des réponses concrètes aux attentes des professionnels, mais également des investisseurs. Cela dit, dans un marché où règne une morosité ambiante et un déficit criant de confiance, il fallait une telle rencontre pour donner un signal fort au marché. C'est fait. Quand bien même il ne faut guère s'attendre à un retour de la confiance et à un décollage du marché dans l'immédiat. Cela prendra du temps. Mais l'important a été fait : identifier les faiblesses actuelles et proposer des réformes essentielles susceptibles d'inscrire le marché boursier dans une croissance durable. Pour autant, si l'on ne doute pas de la volonté de Nizar Baraka de travailler aux côtés des professionnels pour apporter des réponses de fond à la léthargie du marché boursier, il faut néanmoins déplorer les délais interminables pour l'adoption des textes de loi : ça agace les professionnels et irrite passablement les investisseurs. Aujourd'hui que le Maroc a la prétention de faire de Casablanca une place financière internationale, il est urgent d'avoir un dispositif réglementaire et législatif souple et réactif. C'est un impératif pour attirer les investisseurs internationaux. Les lourdeurs à ce niveau ne cadrent guère avec un secteur aussi innovant et évolutif que celui du marché des capitaux. A bon entendeur...