Les professionnels du crédit-bail se donnent rendez-vous ce jeudi 6 décembre pour les deuxièmes Assises nationales du leasing, avec pour thématique : «Le leasing marocain finance le développement durable». Deux relais de croissance à fort potentiel ont été identifiés : le renouvellement du parc de véhicules de transport routier et l'efficacité énergétique. Mostafa Melsa, délégué général de l'Association professionnelle des sociétés de financement (APSF), revient sur les nouvelles ambitions des opérateurs du crédit-bail.
Finances News Hebdo : Comment se porte l'activité du crédit-bail au Maroc en 2018 ? Mostapha Melsa : La mesure de l'activité disponible à fin septembre 2018 fait ressortir un financement de plus de 12.000 projets d'investissement totalisant près de 10,4 milliards de dirhams. Au 30 septembre, l'encours des financements s'établit à près de 46 milliards pour près de 65.000 projets.
F.N.H. : Les deuxièmes Assises nationales du leasing se penchent sur le financement du développement durable. Qu'est-ce qui a motivé ce choix ? M M. : Comme vous le savez, le développement durable est une nouvelle conception de la croissance économique, pensée d'emblée dans une perspective de long terme et qui intègre les contraintes liées à l'environnement et au fonctionnement de la société. Selon l'ONU, c'est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins. Les programmes du gouvernement relatifs à la protection de l'environnement et à la sécurité des citoyens, notamment le programme de renouvellement du parc des véhicules de transport routier de personnes et de marchandises, ainsi que la promotion des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique, procèdent de cette préoccupation. Le leasing marocain ambitionne dans sa feuille de route 2018-2020 d'accompagner concrètement la réalisation de ces deux programmes, par des solutions nouvelles et appropriées de financement. Le leasing au Maroc, c'est une histoire riche de plus d'un demi-siècle. Cette formule de financement a accompagné le tissu productif national dans son décollage et dans ses différentes phases de développement. Et il est naturellement interpellé aujourd'hui alors que s'ouvre un débat national sur le futur modèle de développement de notre économie.
F.N.H. : Le renouvellement du parc de véhicules de transport routier est identifié comme un réel levier de croissance pour le crédit-bail. Quel est le potentiel de ce marché ? Quels types de solutions la profession du leasing envisage-t-elle pour le financer ? M M. : Le renouvellement du parc est une préoccupation du gouvernement qui remonte à 2006. L'Exécutif y a consacré des enveloppes budgétaires pour distribuer des primes au renouvellement et à la casse de véhicules de transport routier en circulation ayant atteint un âge avancé, faisant d'eux une menace, aussi bien pour la sécurité des citoyens, que pour l'environnement. L'évaluation de ce programme fait ressortir que les résultats escomptés n'ont pas été atteints pour différentes raisons, liées notamment aux procédures, aux montants des primes jugés insuffisants et la qualité des transporteurs qui présentent un risque réel de contrepartie. La majorité exerce à titre individuel. La Loi de Finances 2018 consacre une enveloppe de 3 fois 150 millions de dirhams étalés sur 3 ans. Compte tenu des primes qui seront versées, et en admettant qu'elles représentent grosso modo 10% de la valeur des véhicules à acquérir, cela se chiffrerait à un financement potentiel de 4,5 milliards de dirhams.
F.N.H. : Quelle est la proposition de l'APSF ? M M. : Nous avons des pistes qui permettront l'accès au financement aux transporteurs individuels, de fluidifier les procédures et réduire les délais de quelques mois à quelques jours. Nous partagerons ces pistes avec tous les partenaires intéressés par la question lors des Assises de ce jeudi 6 décembre.
F.N.H. : Dans le même ordre d'idées, la profession jette son dévolu sur le financement de l'efficacité énergétique. Quelles sont vos ambitions dans ce secteur ? M M. : Déjà, le leasing intervient, avec des résultats probants, en matière de financement de projets intégrant l'efficacité énergétique. Cette réussite mettra certainement l'eau à la bouche des opérateurs présents aux Assises, qui n'y ont pas encore recours, de penser leasing pour se faire accompagner. La profession de leasing est là aussi porteuse d'idées à partager. ■