Les délais constatés durant 2018 se sont traduits par une montée de risque impactant même les entreprises de bonne signature qui se sont également retrouvées en difficulté de paiement de leurs échéances. L'exercice 2019 serait de bon augure pour les sociétés de financement. Les attentes sont plutôt positives quant à cette nouvelle année qui s'annonce, et ce en dépit d'un volume inquiétant de créances en souffrance. Cet optimisme puise sa force dans les récentes mesures prises par le ministère de l'économie et des finances, notamment en matière de réduction de délais de paiement. C'est ce qu'ont tenu à préciser les professionnels lors du récent conseil d'administration de l'Association professionnelle des sociétés de financement (APSF) qui s'est tenu en date du 20 décembre 2018 sous la présidence de Abdallah Benhamida. Les délais de paiement constituent en effet l'une des problématiques cruciales au développement de n'importe quelle entité. Les opérateurs confirment que les délais constatés durant 2018 se sont traduits par une montée de risque impactant même les entreprises de bonne signature qui se sont également retrouvées en difficulté de paiement de leurs échéances. «Le fait que les créances en souffrance augmentent significativement au cours d'une période donnée, suite aux difficultés que peuvent confronter les entreprises dans une conjoncture défavorable traduite par des retards de paiement, ne remet pas en cause l'activité de crédit. Et c'est ce constat qui autorise les opérateurs à faire preuve d'optimisme», nous confirme Kamal Benkiran, directeur des études à l'APSF. Parmi les points abordés lors de ce conseil d'administration figure également la rentabilité des sociétés de financement. Une exigence qui dépend nécessairement d'une juste rémunération du crédit et du risque ainsi que d'une maîtrise des coûts de gestion. «Chaque opération propre au métier doit être rentable, quels que soient les produits. La rentabilité doit être suffisante pour assurer la pérennité des sociétés de financement et financer leur développement. La performance financière ne doit pas être sacrifiée sur l'autel de la performance commerciale qui n'est pas une fin en soi», peut-on relever des membres de l'APSF. Le conseil a par ailleurs arrêté le plan d'action de l'association pour l'exercice 2019. Cette feuille de route place la gouvernance au cœur de ses priorités. Le plan appelle par ailleurs à une «coopétition» qui portera en effet le fruit de coopération et de compétition entre les opérateurs. A travers ce plan d'action, l'APSF mettra l'accent sur les relations établies avec les partenaires opérationnels des sociétés de financement, en l'occurrence les prescripteurs au sens large, ainsi qu'avec les partenaires institutionnels éventuellement la banque centrale et les décideurs, en l'occurrence le ministère de la justice et le ministère du transport. Il est à noter que l'APSF a tenu récemment ses deuxièmes Assises nationales du leasing. Cet événement, ayant connu un franc succès, a porté sur la relation existant entre le développement durable et le financement leasing. Cette formule de financement qui a longtemps accompagné l'investissement au Maroc s'est ouverte actuellement sur le financement du renouvellement du parc des véhicules de transport routier de personnes et de marchandises ainsi que sur le financement de l'efficacité énergétique. Pour accompagner cette nouvelle orientation, des ateliers sont programmés pour convenir avec les administrations concernées et les opérateurs des dispositions à suivre.