Les états d'anxiété et d'hésitation reflétés par le marché boursier incitent les investisseurs à opter pour le marché obligataire. La meilleure performance obligataire sur cinq ans est de l'ordre de 23,41%. Le creusement du déficit budgétaire et l'importance des remboursements sont les deux facteurs qui ont largement joué en faveur de l'intensification des levées sur le marché des adjudications. La politique d'émission du Trésor s'est caractérisée, au cours des deux dernières années, par la consolidation des souscriptions sur le moyen terme et le renouement avec le financement à long terme. Ce choix a été motivé notamment par l'orientation constatée à la baisse des taux obligataires. La demande des institutionnels des bons du Trésor sur le marché primaire a poursuivi sa tendance haussière entamée depuis 2008. Cette situation s'explique, d'une part, par la baisse de la performance du marché boursier et l'aggravation du besoin en liquidité des banques à partir de 2010 et, d'autre part, par l'attractivité des bons du Trésor par rapport au compartiment interbancaire dont les taux n'ont affiché qu'une légère amélioration en 2011. Recensant les titres des OPCVM obligataires, l'encours de cet agrégat a vu sa croissance moyenne annuelle passer à 25,3%, se situant à 100,6 Mds de DH en 2010, reflétant en partie l'effet de la diminution des taux assortissant les bons du Trésor sur le marché secondaire. Le compartiment qui a accusé du retard, ces dix dernières années, est celui de la dette privée. La principale raison de cette situation réside dans le manque de compétitivité des émissions obligataires en comparaison avec le crédit bancaire bon marché. En effet, le marché marocain a été marqué, avant 2007, par un état de surliquidité. Une situation qui a amené les banques classiques à être plus compétitives comparativement aux banques conseils en vendant plus facilement les crédits aux différentes entreprises, empêchant ces dernières de recourir au marché de la dette privée. Toutefois, ce sont ces mêmes établissements bancaires qui ont, de manière indirecte, redynamisé le marché de la dette privée lors des trois dernières années. En effet, et après une période de surliquidité, le système bancaire est passé en mode financement auprès de la Banque centrale. Les banques, qui affichaient des besoins importants en liquidité et en quête d'autres moyens de financements, se sont redirigées vers le compartiment de la dette privée, plus particulièrement les émissions obligataires et les certificats de dépôts (CD). La période 2008-2011 s'est caractérisée par un recours accru des entreprises au marché obligataire, les émissions sur ce compartiment ayant quasiment quadruplé, s'élevant à 25,6 Mds de DH en 2010. En outre, le taux d'intérêt annuel varie entre 4,3% et 5,6%. En 2010 et 2011, la dynamique de création des OPCVM s'est poursuivie, et le nombre de fonds s'étant accru. Représentant plus de 40% du total , le nombre des OPCVM Obligataires moyen et long termes est demeuré prédominant. L'importance des OPCVM OMLT est encore plus significative en terme d'actifs nets, leur encours ayant représenté environ 60% du total. C'est dire que toutes les données ont été favorables pour une ruée vers les placements en obligataire, principalement les OPCVM obligataires moyen/long termes qui affichent de bonnes performances glissantes sur 5 ans. A titre d'exemple, celle réalisée par le fonds Capital Terme de BMCE Capital Gestion a atteint 23,41%. Dossier réalisé par W. M. & S. Z.