Apparemment, les secteurs productifs marocains peinent à réussir leur mise à niveau et affrontent une multitude de problèmes. Le secteur de lindustrie de la céramique nest pas en reste. Lépreuve de la mondialisation ne sera pas si facile pour les céramistes marocains. Le coût élevé de lénergie, la mise en application des accords de libre-échange et la concurrence déloyale de certains importateurs : tels sont les maux dont souffre le secteur des industries céramiques au Maroc. Pourtant, le secteur revêt une grande importance vu le lien étroit qui le lie à dautres, dont celui du bâtiment. En outre, lindustrie de la céramique, qui englobe la fabrication des carreaux en céramique, les articles sanitaires et les produits à usage domestique, a produit en 2003 2,08 milliards de DH, réalisé un investissement de 440 millions de DH et généré une valeur ajoutée de 731 de millions de DH. Aujourdhui, le secteur de la céramique est confronté plus quavant à une concurrence farouche tant au niveau local quinternational. Le démantèlement douanier et la mise en application des différents accords de libre-échange mettent à lépreuve tout le secteur et imposent une mise à niveau urgente. Les professionnels de la céramique tirent la sonnette dalarme Plusieurs handicaps pénalisent la céramique au Maroc. Il sagit essentiellement du coût de lénergie, le manque de contrôle au niveau de limportation des produits céramiques, la mise en application des accords de libre-échange, notamment celui signé avec la Turquie, et le manque de soutien étatique. À cet égard, les membres de lAssociation Professionnels des Industries Céramiques (APIC) se sont réunis début janvier courant avec Salah Eddine Mezouar, ministre du Commerce, de lIndustrie et de la Mise à niveau de léconomie, et ce pour lui exposer les problèmes du secteur. Lors de cette réunion, laccent a été mis sur le coût élevé de lénergie thermique, dans la mesure où un tel coût pénalise la compétitivité des entreprises marocaines. Il nest pas dénué dintérêt de signaler, dans ce sens, que le Maroc reste le seul pays de la région méditerranéenne qui utilise le propane pour la fabrication des articles en céramique. Dans dautres pays, les industriels de la céramique utilisent le gaz naturel, beaucoup moins cher. En fait, le coût de lénergie représente 30% du prix de revient; ce qui constitue une grande contrainte pour le développement du secteur. Lautre handicap est relatif au «dumping» exercé par certains importateurs profitant du manque de contrôle et de système de régulation. Ces produits importés constituent 30% de la consommation nationale pour les carreaux. Le démantèlement des droits de douanes sur lindustrie représente également une menace. Les professionnels estiment quils ont besoin de plus de temps, ainsi que dun soutien étatique pour renforcer leur compétitivité et relever les défis de cette ouverture sur le marché mondial. La proximité de lEspagne, qui est un producteur mondial de céramique, dérange de fait les industriels locaux. Opportunités liées à lindustrie céramique Malgré ces différents obstacles, les industriels marocains gardent leur optimisme et comptent sur le partenariat avec lEtat pour faire sortir le secteur du tunnel. Actuellement, la céramique industrielle demeure concentrée entre les mains de 40 entreprises employant quelque 6.000 personnes et contribuant à hauteur de 223 millions de DH aux exportations industrielles nationales. La branche céramique jouit de plusieurs atouts : un management averti et ouvert aux nouvelles technologies, une taille significative des usines, un savoir-faire important et une main-duvre compétitive. Les entreprises, les associations professionnelles et les autorités de tutelle doivent conjuguer leurs efforts pour élaborer une nouvelle stratégie basée sur une vision claire. Les projets denvergure lancés dans le cadre du programme de 200.000 logements et le potentiel important du marché local représentent de bonnes opportunités pour le secteur. Il faut donc prévoir un programme de mise à niveau orienté vers les industries céramiques, soutenir les opérations dexportation, faciliter lexploitation des carrières afin de créer une activité dextraction intense et investir davantage dans le domaine de la formation et la recherche scientifique. Le but étant de garantir au secteur de la céramique une intégration sans obstacles majeurs au marché mondial.