L'Association professionnelle des industries céramiques (APIC) lance un appel d'urgence pour préserver l'industrie céramique des produits espagnols. Ils demandent des mesures protectionnistes pour réduire le flux d'importation de céramiques. «Mettre en place des mesures de sauvegarde au profit de l'industrie céramique est une évidence», a annoncé résolument Fouad Benzakour, président de l'Association professionnelle des industries céramiques (APIC). Lors d'une conférence de presse tenue à Casablanca , mardi 2 juin 2009, l'APIC a lancé un appel d'urgence aux autorités marocaines pour mettre l'industrie céramique à l'abri du péril. Le marché marocain de la céramique connaît une vive concurrence. Ceci a pour effet l'augmentation des coûts de production et la réduction des profits. Le stock total menaçant d'inonder le Maroc est estimé à 408 millions de m2 provenant surtout de l'Espagne, principal compétiteur du Maroc. Du fait de sa proximité géographique et du dynamisme de son marché, le carreau espagnol émergera le pays à des prix très bas. D'après un constat des professionnels marocains, cet éclatement est dû à la récession dont témoigne le marché économique mondial. Face à la situation actuelle, le marché local se trouve contraint d'affronter cette forte explosion d'importation. Conséquence : la production nationale connaîtra une détérioration importante. De même, l'Egypte constitue davantage une menace pour la céramique nationale. Son coût de main-d'œuvre est inférieur à 25% par rapport au Maroc. Par ailleurs, le coût énergétique représente une entrave pénalisante pour l'industrie céramique sur le plan national. À la différence des autres pays producteurs, le Maroc utilise le propane. Le prix du gaz au Maroc (0,88 euro/m3 de gaz naturel) est 4 fois plus élevé qu'en Europe, 8 fois plus cher qu'en Turquie et 40 fois plus cher qu'en Egypte. Pour remédier à un danger pareil, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) décline aux Eats le droit de mettre en place des mesures de sauvegarde et d'ajustement de leurs secteurs économiques, selon l'APIC. Les céramistes marocains ont procédé à cette démarche en 2005. L'APIC a sollicité le ministère du Commerce extérieur pour mettre en place une mesure de sauvegarde définitive d'une durée de 4 ans. Cette mesure consiste en l'imposition d'un droit d'importation additionnel de l'ordre de 1,50DH/kg net. Cependant, le ministère a accordé une durée de 3 ans pour l'application de ce plan. Une durée qui est jugée insuffisante par les professionnels. En parallèle, l'APIC a mis en place une stratégie visant à affronter la concurrence. Et ce en instaurant un programme de mise à niveau volontariste. Situé en 22ème rang, le Maroc assure son entrée dans l'industrie céramique mondiale au proposant des produits de qualité répondant aux standards internationaux. En 2009 , la capacité de production a évolué de 40 millions de m2 en 2003 à presque 80 millions de m2. Ce chiffre indique une progression annuelle estimée à 12%. S'inscrivant dans une vision internationale, l'APIC décline un plan stratégique pour l'horizon 2012. Les prérogatives étant de poursuivre la mise à niveau du secteur pour atteindre la production de 100 millions de m2 de carreau. Du même contexte, les céramistes prévoient de développer leur stratégie d'exportation ainsi que de conclure des partenariats de joint-venture. Pour atteindre ces objectifs, l'intérêt primordial est de protéger le secteur. C'est de ce fait que l'APIC demande une prolongation des mesures de sauvegarde. Cette industrie compte plus de 30.000 emplois directs, selon l'APIC.