* LAssociation professionnelle des industries céramiques (APIC) lance un appel durgence pour préserver cette branche industrielle de la concurrence des produits espagnols. Elle réclame des mesures protectionnistes pour réduire le flux dimportation. L a croissance enregistrée au cours des cinq dernières années est loin derrière les opérateurs de lindustrie de la céramique. Cette industrie commence à sessouffler pour moult raisons. Depuis le début de lannée, les prix ont affiché une tendance baissière denviron 5%. Certaines unités ont été acculées à larrêt de leur production. Une étude réalisée récemment par le cabinet Ucotra Consulting a mis en exergue les difficultés qui pèsent sur le secteur. On peut citer, en premier lieu, linvasion des importations massives des produits étrangers qui menace sérieusement le produit national. LEspagne par exemple, constitue de par sa proximité un véritable danger pour le Maroc. Elle est le principal exportateur vers le Royaume à hauteur de 68% des carreaux céramiques. La crise immobilière a asséné un coup dur à lindustrie de la céramique en Espagne. Les producteurs ont un surstockage de 350 millions de m2. Ils vont donc chercher, par tous les moyens, à lexporter vers le Maroc. A cela sajoute le risque de limportation de matériaux de qualité inférieure de Chine. Lors dune conférence de presse organisée récemment par lAPIC, les céramistes se sont plaints aussi des accords de libre-échange (ALE) signés tous azimuts par le Maroc. La concurrence étant très rude avec lEspagne, le Portugal et, dans une moindre mesure, avec lItalie. Laccord dAgadir, entré en vigueur entre quatre pays (Maroc, Jordanie, Tunisie, Egypte) est venu enfoncer le clou. A noter que lEgypte constitue plus une menace quune opportunité pour le Maroc en raison de sa forte concurrence. Le coût de la main-duvre en Egypte est inférieur de 25% à celui pratiqué au Maroc. De même, le coût de lénergie y est 40 fois inférieur à celui du Maroc. A cela sajoute le coût des impôts et taxes. De plus, des exonérations sont accordées à lindustrie en plus des dévaluations successives de la Livre égyptienne. Sinscrivant dans une vision internationale, lAPIC décline un plan stratégique pour lhorizon 2012. Les prérogatives étant de poursuivre la mise à niveau du secteur pour atteindre la production de 100 millions de m2 de carreaux. Dans le même contexte, les céramistes prévoient de développer leur stratégie dexportation et de conclure parallèlement des partenariats de joint-venture. Pour atteindre ces objectifs, il est primordial de protéger le secteur. Et cest à cet effet que lAPIC demande une prolongation des mesures de sauvegarde.