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Houdaifa Ameziane, un universitaire bien studieux
Publié dans Finances news le 01 - 11 - 2007

Faire le portrait de Houdaifa Ameziane, le Directeur de l’ENCG de Tanger, relève de l’exploit. Il est invraisemblable pour lui de «se raconter». Pour une personne pudique et cultivant le secret, c’est un peu osé que de parler de soi. Mais nous ne sommes pas du même avis, d’autant que le personnage mérite qu’on se penche sur son parcours riche et intéressant, que ce soit sur le plan personnel ou professionnel.
Faire le portrait de Houdaifa Ameziane, le Directeur de l’ENCG de Tanger, relève de l’exploit. Il est invraisemblable pour lui de «se raconter». Pour une personne pudique et cultivant le secret, c’est un peu osé que de parler de soi. Mais nous ne sommes pas du même avis, d’autant que le personnage mérite qu’on se penche sur son parcours riche et intéressant, que ce soit sur le plan personnel ou professionnel.
Né un 19 juillet 1957 à Tétouan, Houdaifa Ameziane est un Rifain et fier de l’être. «Ayant baigné dans un milieu d’intellectuels, je me suis passionné très tôt pour la lecture. Mon défunt père, que Dieu ait son âme, docteur en théologie de l’Université Al Azhar (Egypte), a pendant longtemps assuré la fonction de professeur, puis celle de doyen de la Faculté Ossoul Eddine de Tétouan et enfin celle de Président du Conseil des Oulémas de la région. C’est dire l’influence de la culture arabo-musulmane qui m’a imprégné pendant mon enfance».
Au lendemain de l’indépendance du Maroc, son père est contraint à l’exil à cause des évènements survenus dans le Rif. Et ce sont la mère et les oncles maternels d’Houdaifa Ameziane qui prendront le relais de son éducation. «Ils m’ont inculqué l’esprit critique, le militantisme et les valeurs progressistes en vogue à l’époque. Et surtout l’amour et la passion pour les sciences sociales en général, et l’économie en particulier, à travers des lectures comme «le Capital» de Karl Marx, «Que faire» de Vladimir. Lénine, mais aussi des auteurs comme Samir Amin, Rosa Luxembourg, etc.… ».
Ce qui fait que sa vocation était toute tracée. Ses frères et sœurs ont tous suivi des études supérieures encadrés par ses parents, soit dans le domaine de la médecine, soit dans celui des sciences (physique, biologie). «Il faut dire que pendant toute notre scolarité mon père nous martelait sa devise préférée : «Surtout, étudiez et réussissez, je m’occupe du reste !!».
Il n’en fallait pas plus pour motiver Houdaifa Ameziane dans sa quête du savoir.
Il fait ainsi ses études primaires et secondaires dans la même ville où il a obtenu son bac en sciences économiques en 1975 à l’âge de 18 ans. «Il faut dire que le choix de cette discipline a été fortement déterminé par mon rejet, très tôt, des études scientifiques pures et dures dans lesquelles je ne me retrouvais pas».
Après le bac, il change de décor et part à Rabat poursuivre des études d’économie à la Faculté de Droit. Après une licence en sciences économiques, il opte pour des études de troisième cycle, mais cette fois-ci à Paris.
Dans la Capitale des Lumières, il prépare successivement une Maîtrise, un D.E.A et décroche un Doctorat en «Economie publique, Planification et Politique économique» en 1982 à l’Université de Paris X, Nanterre.
La même année, il intègre l’enseignement supérieur à la Faculté de Droit de Marrakech. «En tant que professeur assistant, j’ai enseigné la comptabilité générale et la macroéconomie mais aussi la gestion financière, la comptabilité approfondie pendant quelques années». Une mission qui n’était pas de tout repos puisqu’à l’époque, l’accroissement rapide des effectifs des étudiants et le nombre réduit des professeurs encadrants obligeaient les profs à multiplier les cours et à travailler davantage pour répondre aux besoins. Son expérience dans la ville ocre l’a imprégné de cette joie de vivre, de cette sérénité et de ce sens de l’humour légendaire des Marrakchis. «J’ai aussi enseigné la macroéconométrie en tant que professeur associé à la Faculté de Droit de Casablanca (1987/88) ».
Parallèlement à sa fonction d’enseignant, il poursuit ses recherches scientifiques et décroche un Doctorat d’Etat en sciences économiques qu’il a soutenu en 1990 avec le professeur H. Elmalki sur le thème : Analyse des dépenses publiques au Maroc : «Une étude des relations Etat – économie», à la Faculté de Droit de Rabat.
«À partir de cette date, j’ai été promu professeur de l’enseignement supérieur, à la même Faculté à Marrakech. En l’occurrence dans le département des sciences économiques».
Comme la fourmi, ne se lassant pas de travailler et faisant bon usage des conseils de son père, Houdaifa Ameziane est aussi membre fondateur de l’Ecole supérieure de commerce de Marrakech dont il a assumé la responsabilité du département gestion depuis sa création en 1986, et ce jusqu’en 1995. «Je suis également membre fondateur de l’Ecole doctorale de gestion (EDG) d’Oujda depuis 1998 et responsable du module intitulé «Environnement entrepreneurial marocain». Il a aussi été professeur associé à l'Ecole supérieure Roi Fahd de traduction entre 1999 et 2003.
En 1996, il intègre sur sa demande la Faculté de Droit de Tanger nouvellement créée, d’abord comme professeur de l’enseignement supérieur, ensuite comme vice-Doyen et Doyen par intérim de cette institution pendant deux ans.
Après l’entrée en vigueur de la réforme de l’enseignement supérieur (loi 01-00) et plus exactement à partir de novembre 2003, Houdaifa Ameziane est nommé par SM Mohammed VI Directeur de l’Ecole nationale de commerce et de gestion de Tanger, fonction qu’il assure avec brio jusqu’à ce jour.
«Parallèlement à mes fonctions académiques, j’ai participé à la mise en place de la réforme pédagogique en tant que membre du Bureau de coordination de la C.E.F.I.M (Commission d’expertise des filières et des modules), mais aussi comme coordonnateur de la Commission nationale d’expertise des filières (Licence et Masters) en Gestion auprès de la CNACES (Commission nationale de coordination de l’enseignement supérieur). Et enfin comme expert – consultant, membre de la Commission ad-hoc auprès du ministre de l’Enseignement supérieur de l’époque, Khalid Alioua».
Il est aussi consultant auprès de la FAO et auprès de la Société Financière Internationale (Banque mondiale).
Houdaifa Ameziane progressait dans sa besogne en se basant sur le jugement conceptuel, de «la vision intuitive et de l'apprentissage émergent» comme dirait H. Mintzberg. «Cela veut dire que devant toute problématique, quelle que soit sa nature, il y a lieu d’analyser avant, de programmer après, mais surtout de négocier pendant ; et tout cela doit se faire en tenant compte des exigences de l'environnement».
Houdaifa Ameziane suit avec beaucoup d’intérêt les changements et l’évolution très positive que connaît le Maroc depuis quelques années. Alors des projets dans ce Maroc en mouvement il en a beaucoup pour l’avenir, mais comme il est superstitieux, il ne nous en dira pas plus.
Dans sa réussite, autant professionnelle que personnelle, il faut reconnaître que Houdaifa Amaziane a un bon coach dans la vie : sa femme, professeur universitaire qui est à la fois sa douce moitié, sa confidente mais surtout une bonne conseillère.
Dans la vie, sa femme et ses enfants restent sa principale motivation, puis viennent le travail et l’action associative. «L’amitié est également un facteur indispensable pour me sentir épanoui. Je l’ai toujours cultivée depuis ma douce enfance, j’évoluais toujours avec mes copains et amis en groupe, de préférence en chef de groupe ou de bande, un meneur quoi ; je n’aime pas la solitude».
«Dévoreur» de livres, notamment les essais politiques et économiques, et les romans à suspens, Houdaifa Ameziane est également un grand cinéphile.
Il a cultivé un grand amour pour les salles obscures, depuis son jeune âge. Quoique ces derniers temps, malheureusement, sa fréquentation des salles de cinéma au Maroc a diminué vu leur état de dégradation. «Sinon, j’adore les thrillers, les comédies dramatiques et les films fantastiques. Je suis ouvert à tous les genres, sauf aux films d’Ingmar Bergman».
Mais c’est résolument la musique qui reste sa passion. Ainsi, si la vie était à refaire, il aurait aimé devenir musicien et, plus précisément, un virtuose de la guitare.


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