Le président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), Marcel Alain de Souza, a dénoncé, lundi à Abidjan, le combat "irréaliste" des pourfendeurs du franc CFA. Lors d'une conférence de presse, Marcel de Souza a souhaité que "soient plutôt soulevées les vraies questions à même de conduire à des réformes qui vont impulser le développement des Etats ayant en partage cette monnaie". Pour lui, plutôt que de réclamer son "démantèlement", la lucidité suppose d'appeler à des discussions autour du système de plafonnement qui fait que les Etats de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) "ne peuvent consacrer qu'entre 20% et 22% de leurs réserves au financement de leurs économies là où, dans les pays émergents, la marge se situe entre 75% et 80%". Il s'agit ainsi de permettre aux Etats ayant en partage la monnaie d'utiliser une plus grande part des réserves pour financer leurs économies et ainsi parvenir à un développement, a-t-il estimé. Pour le président de la Commission de la CEDEAO, suivre la logique de ceux qui réclament la suppression du franc CFA sous le prétexte que c'est notamment "la monnaie de la servitude et de l'esclavage", équivaudrait à ignorer la proie pour s'acharner sur l'ombre. Il a, en outre, souligné la nécessité d'aller vers une monnaie unique de la CEDEAO pour pouvoir améliorer les échanges intra-zones, "aujourd'hui limités". Dans le processus de mise en place de cette monnaie, le franc CFA, selon Marcel de Souza, constitue un socle qu'il importe de préserver. Cette conférence a été organisée par le Groupe des ambassadeurs et consuls des Etats membres en poste en Côte d'Ivoire.