- La Fed rend sa décision de politique monétaire mercredi, 20 septembre - Impact attendu sur le dollar et les marché actions
Après les grands rendez-vous de politique monétaire en Europe, les investisseurs se tournent vers la Réserve fédérale américaine (Fed), qui pourrait enclencher la semaine prochaine une nouvelle étape de son resserrement monétaire.
Si les derniers chiffres de l'inflation aux Etats-Unis, supérieurs aux attentes, ont alimenté les anticipations d'une nouvelle hausse des taux d'ici la fin de l'année, la réunion des 19 et 20 septembre devrait surtout être l'occasion pour la banque centrale américaine de préciser ses intentions concernant la réduction de la taille de son bilan, gonflé par les rachats d'actifs après la crise financière de 2007-2009 et qui s'élève désormais à 4.500 milliards de dollars (3.830 milliards d'euros).
"Les banques centrales des pays du G4, dont le bilan total s'élève actuellement à 19.462 milliards de dollars, ont injecté conjointement 12.540 milliards de dollars depuis la faillite de Lehman Brothers", il y a tout juste neuf ans, ont rappelé cette semaine les stratèges de Société Générale. En juin, la Fed avait indiqué que le processus de réduction de son bilan devrait passer par une diminution progressive des réinvestissements des titres arrivant à échéance.
La banque centrale avait alors expliqué que la réduction des réinvestissements serait dans un premier temps de six milliards de dollars par mois pour les Treasuries, puis augmenterait par paliers de six milliards tous les trois mois pendant 12 mois jusqu'à atteindre 30 milliards de dollars par mois.
Pour les autres formes de dette publique et pour les créances immobilières titrisées (MBS), la réduction serait de quatre milliards de dollars par mois au départ, augmentant par paliers trimestriels de quatre milliards pour atteindre 20 milliards de dollars par mois.
Dans la perspective de ce nouveau tour de vis monétaire de la Fed, certains investisseurs commencent à se montrer plus prudents. Les stratèges de Société Générale ont ainsi décidé cette semaine de réduire leur exposition sur les actifs risqués, avec un positionnement à "neutre" sur les actions et à "sous-pondérer" sur les obligations d'entreprises.
De leur côté, les stratèges de Barclays se disent "inconfortablement positifs" sur les marchés d'actions. Dans une note parue vendredi, ils s'inquiètent en particulier de la valorisation historiquement élevée des actions américaines alors que le soutien apporté par la politique monétaire diminue.
"Un cycle de relèvement des taux de la Fed, même modeste, accompagné de deux hausses de 10 points de base des taux de la Banque centrale européenne en 2018 - selon les prévisions de nos économistes - rend l'environnement moins favorable pour les valorisations", expliquent-ils.
Les indices américains ont touché de nouveaux records historiques cette semaine, et l'indice paneuropéen Stoxx 600 est en passe de signer sa plus forte progression hebdomadaire depuis deux mois.
L'amorce attendue de normalisation du bilan de la Fed, ainsi que les éventuelles indications que pourrait donner mercredi la banque centrale sur la trajectoire de ses taux, devraient par ailleurs alimenter la volatilité sur le marché des changes.
"Le marché pourrait sous-estimer le potentiel de rebond du dollar lié à la réduction attendue du bilan [de la Fed]. Le dollar a baissé de façon significative cette année et semble bien placé pour une reprise alors que l'inflation 'core' devrait repartir sur la fin de l'année", observe Niel Wilson, analyste marchés chez ETX Capital.