* Les résultats atteints sont très satisfaisants au regard des principaux indicateurs économiques et financiers. * Bon comportement des recettes fiscales, création de nouvelles sociétés et hausse exponentielle des moyens de financement de l'économie. Cest un Fathallah Oualalou souriant et très décontracté qui est venu ce 20 février présenter les résultats du Maroc sur le plan macroéconomique et particulièrement en ce qui concerne l'exécution de Loi de Finances 2006 et les réformes liées au financement du Trésor. Le ministre des Finances et de la Privatisation a de quoi être fier. «2006 est une année exceptionnelle sur tous les points. Les résultats atteints sont très satisfaisants au regard des principaux indicateurs économiques et financiers», a-t-il souligné. Oualalou a traité à cette occasion quatre volets, à savoir : la croissance, les échanges extérieurs, les finances publiques et la dette du Trésor. Il a expliqué la croissance de 8,1% du PIB en 2006 par «l'orientation positive prise par les principaux indicateurs économiques et financiers, le bon comportement des recettes fiscales, la création de nouvelles sociétés et la hausse exponentielle des moyens de financement de l'économie». En effet, plusieurs facteurs ont eu un impact considérable sur l'évolution favorable de l'économie. Il y a notamment la campagne agricole avec 93 millions de quintaux, les 6,6 millions de touristes et la croissance de 7% des nuitées et le bon comportement du secteur industriel. Le ministre a mis également en exergue la croissance des recettes fiscales de 12,8% et la progression des crédits bancaires à l'économie de 58 MMDH. La croissance a eu également un effet sur la création nette d'emplois. «Le taux de chômage est passé à 9,7%. L'économie a créé 300.000 postes», a précisé Oualalou. Il a aussi souligné l'évolution favorable de la Bourse. «La Bourse de Casablanca a également profité de l'embellie avec 10 nouvelles introductions, dont 6 PME contre 5 introductions sur l'ensemble de la période 2002-2005», a-t-il commenté. Au niveau des échanges extérieurs, les avoirs extérieurs ont atteint 20 milliards de dollars, soit l'équivalent de 10 mois d'importation. Oualalou a affirmé à cet égard que «le Maroc a poursuivi la consolidation de sa position extérieure en dépit d'un environnement international défavorable caractérisé par le renchérissement des cours pétroliers et par une stagnation de l'économie européenne». Pour ce qui est de la dette extérieure, sa part a été ramenée à 23% du PIB. Les exportations ont augmenté de 11,2% sous l'effet du dynamisme des secteurs du textile-habillement, de l'acide phosphorique, des produits de la pêche et des composants électroniques. En revanche, les importations ont progressé de 11%. L'excédent du compte courant a atteint 90 MMDH. Ce résultat est dû essentiellement à la hausse des recettes touristiques de 29% et des transferts des MRE qui ont atteint 48 MMDH. Les investissements et prêts privés se sont établis à 28 MMDH. Déficit maîtrisé Concernant les finances publiques, l'argentier du Royaume a reconnu que «la position budgétaire du Maroc a été marquée en 2006 par la réalisation d'excellentes performances en comparaison aussi bien avec 2005 qu'avec les prévisions de la Loi de Finances». En effet, le déficit budgétaire a été maîtrisé autour de 1,7% du PIB contre 4% en 2005 et 28% selon les prévisions de la Loi de finances. Au niveau des recettes ordinaires, elles s'élèvent au titre de 2006 à 135 MMDH, soit une hausse de 10,5%. Les recettes fiscales se sont établies à près de 113,5 MMDH, marquant une évolution de 12,8%. Les impôts directs ont progressé de 16%, s'établissant à 7 MMDH. Les impôts indirects ont crû de 13%, soit 5 MMDH de plus. Les recettes de la TVA ont progressé de 20,2%, alors que les droits de douane sont restés stables à 12,3 MMDH. Les droits d'enregistrement et de timbre ont augmenté de 14,4%. Les recettes non fiscales hors privatisations ont totalisé 17 MMDH, soit une croissance de près de 30%. Les recettes de privatisation, quant à elles, ont rapporté 2,4 MMDH. Ces recettes proviennent pour l'essentiel de la cession de 20% de la Régie des tabacs à Altadis et la totalité de la participation de l'Etat dans le capital de Somathes. Au niveau des dépenses ordinaires, on note une régression de 2,4%. Elles se sont établies à 124 MMDH en intégrant des dépenses exceptionnelles comme l'opération « départ volontaire» à la retraite. Le quatrième volet traité par Oualalou concerne la dette du Trésor. «Les performances précitées ont manifestement rejailli favorablement sur les indicateurs de la dette», a-t-il indiqué. Le poids de la dette du Trésor mesuré par le ratio de son stock rapporté au PIB (base 1998), a marqué une baisse de 6 points par rapport à 2005 pour se situer à 57%. Le stock de la dette a pu être stabilisé à 33,3 MMDH. L'encours de cette dette est réparti entre 80% pour la dette intérieure et 20% pour la dette extérieure. Le ministre a assuré que «le gouvernement continuera les efforts de gestion active de la dette » à travers notamment le mécanisme de conversion de dettes en investissements privés avec l'Espagne et le Koweit et en investissements publics avec l'Espagne et l'Italie. Oualalou a rappelé également le traitement de la dette onéreuse où certaines entreprises publiques ont procédé au remboursement par anticipation de 1,2 MMDH. Le Trésor a pour sa part initié une opération de remboursement anticipé de 272 MDH de la JBIC. Abordant la question de la dette intérieure, le ministre des Finances souligné l'abondance de l'offre des soumissionnaires qui a présenté 11,3 fois les souscriptions du Trésor sur le marché des adjudications et aussi une tendance baissière des taux d'intérêt. Les mobilisations du Trésor sur le marché des adjudications ont atteint 38,8 MMDH contre 79,6 MMDH en 2005, soit une baisse de 51%. L'encours de la dette intérieure s'est établi à près de 265,8 MMDH en 2006. Par ailleurs, le ratio de la dette par rapport au PIB a baissé de 3,6 points pour se situer à 45,9%.