* Instituée dans le cadre de la modernisation de la TVA, la détaxe est désormais entrée en vigueur. * A quelques différences près, le Maroc saligne sur les standards internationaux. * Mais en terme de manque à gagner pour le Fisc, il est encore prématuré den évaluer limpact. Finances News Hebdo : Pouvez-vous nous expliquer succinctement le principe de la détaxe ? DGI : La détaxe est la restitution de la taxe sur la valeur ajoutée au titre des achats effectués par des personnes physiques non-résidentes en court séjour au Maroc. Ces achats doivent être destinés à être utilisés en dehors du territoire national. Pour bénéficier de la détaxe, la vente doit être effectuée au détail et ne pas avoir un caractère commercial; être accomplie le même jour chez un même vendeur; être effectuée pour un montant égal ou supérieur à 2.000 dirhams, TVA comprise; et les biens achetés doivent être transportés dans les bagages de lacheteur dans un délai nexcédant pas trois mois de la date des achats. La date dapplication de ce dispositif, introduit par la Loi de Finances n°35-05 pour lannée budgétaire 2006, a débuté le 1er juillet 2006. F. N. H. : Quest-ce qui a motivé la mise en place de la détaxe, et pourquoi maintenant ? DGI : La mise en uvre de la détaxe a été instituée dans le cadre de la réforme de la TVA entamée depuis 2005 et visant la modernisation de cette taxe et son alignement sur les meilleures pratiques internationales. Elle constitue également un accompagnement de la Vision 2010 prévue par laccord-cadre du tourisme. F. N. H. : Quelles sont les dispositions qui ont été ou qui seront prises pour accompagner une telle mesure ? DGI : Tout dabord, la restitution de la TVA introduite en janvier 2006 na été effectivement applicable quà compter du 1er juillet 2006. Cette période a permis à lAdministration de faire les montages nécessaires pour laccomplissement de cette opération, allant de la préparation des bordereaux de vente jusquà la mise en place dun système de virement bancaire opérationnel. Elle a été ensuite accompagnée par le lancement dune campagne dinformation, adressée principalement aux commerçants et aux touristes afin de les informer sur le système. Cette campagne a été concrétisée par la distribution de dépliants et la publication dannonces dans des quotidiens nationaux ainsi que sur le site Internet de la Direction Générale des Impôts. Dans le but dassurer un service efficace au profit des touristes en visite au Maroc, le projet de Loi de Finances pour lannée budgétaire 2007 a introduit une mesure visant à déléguer la restitution de la TVA aux personnes physiques non-résidentes, à une société spécialisée dans ce domaine dans le cadre dune convention à conclure avec lAdministration fiscale (article 92 -39 et 124-11 du CGI). Cette dernière est en phase dexplorer les sociétés confirmées dans ce domaine sur le plan international. F. N. H. : Cette disposition entraînerai-t-elle un manque à gagner pour le Fisc, et à combien lévaluez-vous ? DGI : La détaxe est un système qui nest applicable que depuis quelques mois ; il est donc précoce dévaluer son impact réel, étant précisé quune telle mesure est de nature à encourager les transactions sur le marché marocain. F. N. H. : Plus globalement, quelles sont les différences entre cette mesure et la détaxe telle quelle est pratiquée en France ou en Espagne par exemple ? DGI : Le régime de restitution sopère généralement suivant deux méthodes : - la vente est effectuée en détaxe au magasin, cest-à-dire que lacheteur bénéficie de la détaxe au moment même de lachat à condition de laisser une empreinte de sa carte de crédit et de retourner le bordereau de détaxe à la société dans un délai fixé dans les contrats. Dans le cas où la société ne reçoit pas le bordereau dans ledit délai, elle débite sur le compte de ce dernier le montant de la détaxe déduit lors de lachat; - ou bien la vente est effectuée, taxe sur la valeur ajoutée comprise, avec restitution de cette taxe au moment de sortie du territoire, soit en espèces, dans une limite fixée contractuellement, soit ultérieurement par virement bancaire lorsque ladite limite est dépassée. Ces pratiques existent dans des pays comme le Canada, lAustralie, la France ou lEspagne qui ont notamment choisi de déléguer la détaxe à des sociétés privées. Au Maroc, seul le remboursement après taxe acquittée est applicable actuellement. La mesure tendant à déléguer cette tâche aux sociétés spécialisées dans ce domaine permettrait de sarrimer aux mêmes pratiques que les pays susvisés. p