La facilitation de l'accès à la Naloxone permettrait son utilisation in situ et en urgence pour sauver les vies des personnes exposées à une overdose. Pourtant, elle fait toujours l'objet de restrictions administratives au Maroc. Il est de plus en plus urgent de lever toutes les restrictions administratives et techniques retardant la mise en œuvre concrète des recommandations formulées par la consultation internationale commandée par le ministère de la Santé il y a déjà près de trois ans (30 novembre 2017). La facilitation de l'accès à la Naloxone permettrait son utilisation in situ et en urgence pour sauver les vies des personnes exposées à une overdose. C'est en sus l'appel lancé par trois associations marocaines pour limiter des décès par overdose à l'occasion de la Journée Mondiale de la Prévention des Surdoses, célébrée chaque 31 août. L'Association de lutte contre les Sida (ALCS), l'Association Nationale de Réduction des Risques des Drogues (RDR Maroc) et l'Association Hasnouna pour le Soutien aux usagers de drogues (AHSud) se mobilisent en partenariat avec le ministère de la Santé, pour la réduction des risques d'infection par le VIH et le VHC chez les usagers de drogues, le plaidoyer pour le respect des droits de ces derniers et la lutte contre la stigmatisation et la discrimination à leur encontre. En ce 31 août 2021, les trois associations thématiques se joignent aux familles et aux proches de celles et ceux qui sont décédés à la suite d'overdoses pour exprimer l'immense affliction face à ces décès qui auraient pu être évités. Une situation exacerbée par la crise sanitaire. En effet, la pandémie du COVID-19 qui sévit partout dans le monde, affecte tout particulièrement les usagers de drogue en limitant leur accès aux services qui leur sont destinés. Ainsi, l'usage de drogue cause chaque année près d'un demi-million de décès dans le monde, dont plus de 70 % sont liés à la consommation d'opiacés et plus de 30 % sont dus aux overdoses. La situation nationale ne peut qu'être le reflet a minima de ce constat mondial, en l'absence de statistiques exactes. En effet, si les équipes de proximité ont recensé une augmentation du nombre de décès par overdose sur le terrain, le ministère de la Santé n'a pas encore développé de mécanismes de suivi, en particulier dans les régions du Nord du Royaume, informent les trois associations. « Pourtant, aujourd'hui, nous savons que la Naloxone, lorsqu'elle est administrée à temps peut sauver la vie d'une personne ayant pris une dose excessive d'opiacées. Mais, en dépit de nos appels répétés, les usagers de drogues sont toujours privés de la Naloxone dans les lieux de consommation et les politiques luttant contre la stigmatisation et la discrimination n'ont toujours pas été adoptées », explique-t-on. Ainsi, en tant que société civile impliquée dans la réduction des risques pour les personnes usagères des drogues, les trois associations ont encore une fois appelé à l'élaboration des mécanismes de suivi et de recensement des causes de décès des usagers de drogues. Aussi, est-il recommandé d'élargir la distribution de la Naloxone aux acteurs de terrain et aux consommateurs de drogues en tant qu'outil unique de sauvetage des menaces d'overdose. Par ailleurs, la société civile appelle à la création d'une unité de communication et d'intervention d'urgence en collaboration avec les représentants des usagers de drogues. Enfin, il est essentiel de former et sensibiliser tous les professionnels de la santé et les intervenants communautaires sur le diagnostic, la prévention et la prise en charge de l'overdose.