La journée internationale de prévention des overdoses a été l'occasion pour l'Association de lutte contre le sida (ALCS) de tirer la sonnette d'alarme. Dans un communiqué publié le 31 août, l'association déplore l'absence de statistiques sur le nombre de décès dus à une overdose au Maroc. Les actions de terrain menées par l'ALCS laissent penser que le nombre de cas d'overdose n'est pas négligeable dans les régions du nord du Royaume. Pour remédier à cette situation, l'association appelle à l'élaboration d'un système d'information en vue de collecter les données sur les causes des décès des usagers de drogue. Parmi les autres recommandations figurent la formation et la sensibilisation de tous les intervenants qu'ils soient professionnels de santé ou communautaires au diagnostic, à la prévention et à la prise en charge d'une overdose. Par ailleurs, l'ALCS salue la disponibilité du naloxone au Maroc. Il constitue actuellement le seul traitement permettant de sauver des vies en cas d'overdose. Comme le souligne l'OMS, l'accès à la naloxone est généralement limité aux professionnels de santé. Dans de nombreux pays, elle est toujours disponible en quantité limitée même en milieu hospitalier, y compris dans les ambulances. «Dans la plupart des pays, la naloxone n'est actuellement disponible qu'auprès des hôpitaux et des personnels ambulanciers qui n'arrivent pas toujours à porter secours suffisamment vite à ceux qui en ont besoin», déplore l'OMS. Et pourtant, la naloxone peut jouer un rôle majeur dans la prévention des décès – surtout si elle peut être administrée à une personne en surdose aussi tôt que possible. Afin de maximiser l'effet de la naloxone sur les décès liés aux drogues, il faut que la naloxone soit disponible sur les lieux de la surdose avant l'arrivée de l'aide spécialisée. Ce qui veut dire que la naloxone doit être disponible aux fins d'utilisation d'urgence. C'est pourquoi l'ALCS recommande une révision du dispositif de dispensation et de la procédure d'accessibilité de ce produit. Rappelons que l'ALCS est engagée depuis des années dans des activités de réduction des risques auprès des personnes usagères de drogues, en partenariat avec le ministère de la santé. Elle mène des actions de plaidoyer pour les droits de ces personnes et participe à des actions internationales contre les politiques des drogues préjudiciables à la santé des usagers dont «Support don't punish». Au niveau mondial, l'Organisation mondiale de la santé estime que 69 000 personnes meurent chaque année d'une overdose. On estime à 15 millions le nombre de personnes dépendantes aux opioïdes (ayant une addiction). La majorité d'entre elles utilise de l'héroïne cultivée et fabriquée de manière illicite, mais une proportion croissante consomme des opioïdes délivrés sur ordonnance.