L'Association de lutte contre le sida (ALCS) profite de la célébration de la Journée internationale de prévention des overdoses, qui coïncide avec le 31 août de chaque année, pour tirer la sonnette d'alarme sur la situation des consommateurs de drogues. L'association se livre à une guerre contre la stigmatisation de ces derniers. Prévenir le sida ne se résume pas en quelques actions de lutte contre les maladies sexuellement transmissibles, étant donné que les étiologies de cette maladie sont multiples, multipliant ainsi les cibles des différentes stratégies conçues par l'ALCS. En effet, pour s'acquitter dûment de ses missions, l'ALCS s'est engagée depuis des années dans des activités de réduction des risques (RDR) auprès des personnes accro de drogues, et ce, en partenariat avec le ministère de la Santé. Elle mène, dans ce même cadre, des actions de plaidoyer pour les droits de ces personnes et participe à des actions internationales contre les politiques des drogues préjudiciables à la santé des consommateurs, dont «Support, don't punish». C'est dans cet esprit que l'ALCS célèbre aujourd'hui la journée internationale de mobilisation sur un autre versant de la RDR, à savoir la sensibilisation aux overdoses et la réduction du nombre de décès qui leur sont imputables. Selon l'association, ces pertes de vies, évaluées par l'OMS à 69.000 décès par an, peuvent être évitables à travers des politiques adaptées qui luttent contre la stigmatisation des dépendants de drogues. Par ailleurs, l'ALCS tire la sonnette d'alarme et appelle les différentes parties prenantes à engager des actions à même d'amoindrir les risques liés à l'usage des drogues et lutter contre les overdoses. Selon l'association, l'absence de statistiques concernant le nombre de décès dus à une overdose au Maroc est déplorable, d'autant plus que les informations qui remontent du terrain laissent penser que le nombre de cas d'overdose n'est pas négligeable, notamment dans les régions du Nord du pays. Place aux recommandations ! Suite à une consultation sur le sujet, réalisée le 30 novembre 2017 par la Direction de l'épidémiologie et de lutte contre les maladies, une série de recommandations a été soumise aux différents intervenants, sans toutefois être prise au sérieux. À l'occasion de cette journée, l'ALCS, en se basant sur ladite liste, réitère sa demande aux diverses parties prenantes d'œuvrer à l'élaboration d'un système d'information permettant la collecte de données sur les causes de décès des personnes consommant des drogues, la formation et sensibilisation de tous les intervenants qu'ils soient professionnels de santé ou communautaires, au diagnostic, à la prévention et à la prise en charge d'une overdose, et enfin, à la révision du dispositif de dispensation et de la procédure d'accessibilité du Nalaxone, seul traitement permettant de sauver des vies en cas d'overdose.