Le monde associatif plaide pour une politique de santé visant à sauver les usagers de drogues contre la mort par overdose. Cet appel intervient à l'occasion de la Journée mondiale de la prévention des surdoses et mobilise l'Association de lutte contre le sida (ALCS), l'Association nationale de réduction des risques des drogues (RDR Maroc) et l'Association Hasnouna pour le soutien aux usagers de drogues (AHSud). En partenariat avec le ministère de la santé, cette action s'inscrit dans la lignée de leurs programmes qui va dans le sens de la réduction des risques d'infection par le VIH et le VHC chez les usagers de drogues, le plaidoyer pour le respect des droits de ces derniers et la lutte contre la stigmatisation et la discrimination à leur encontre. «En ce 31 août 2021, les trois associations thématiques se joignent aux familles et aux proches de celles et ceux qui sont décédés à la suite d'overdose pour exprimer l'immense affliction face à ces décès qui auraient pu être évités», indique un communiqué des initiateurs de ce projet. Et de préciser: «Alors que la pandémie du Covid-19 sévit partout dans le monde, celle-ci affecte tout particulièrement les usagers de drogues en limitant leur accès aux services qui leur sont destinés. Ainsi, l'usage de drogues cause chaque année près d'un demi-million de décès dans le monde, dont plus de 70% sont liés à la consommation d'opiacés et plus de 30 % sont dus aux overdoses. La situation nationale ne peut qu'être le reflet a minima de ce constat mondial, en l'absence de statistiques exactes. En effet, si les équipes de proximité ont recensé une augmentation du nombre de décès par overdose sur le terrain, le ministère de la santé n'a pas encore développé de mécanismes de suivi, en par- ticulier dans les régions du Nord du Royaume». La même source explique qu'à l'heure actuelle, la Naloxone, lorsqu'elle est administrée à temps, peut sauver la vie d'une personne ayant pris une dose excessive d'opiacés. «Mais, en dépit de nos appels répétés, les usagers de drogues sont toujours privés de la Naloxone dans les lieux de consommation et les politiques luttant contre la stigmatisation et la discrimination n'ont toujours pas été adoptées», soulignent les trois associations ajoutant qu'il est de plus en plus urgent de lever toutes les restrictions administratives et techniques retardant la mise en oeuvre concrète des recommandations formulées par la consultation internationale commandée par le ministère de la santé il y a déjà près de trois ans (30 novembre 2017). La facilitation de l'accès à la Naloxone permettrait son utilisation in situ et en urgence pour sauver les vies des personnes exposées à une overdose.